dimanche 2 octobre 2011

Le gros démantèlement de la ferraille commence chez Porcher | L'Union


REVIN (Ardennes). La défunte Porcher fermée en avril se réduit peu à peu en pièces détachées. Le gros démantèlement débute cette semaine.

LE démantèlement des petits circuits de feue Porcher, débuté juste après la fermeture de l'usine fin avril, est terminé depuis vendredi. Les petites chaînes de montage, bancs de moulage et petits convoyeurs sont devenus pour la plupart de la matière première, refondus dans les aciéries.
Certaines pièces ont aussi été rachetées par des usines locales, d'autres reprises par Ideal Standard (ex-Porcher).
Place maintenant au gros démantèlement. Cette phase commencera cette semaine.
« Il y a de gros circuits. Le circuit d'émaillage, le circuit gros grès, par exemple, qui constituent plusieurs centaines de tonnes de ferrailles », explique Régis Depay, secrétaire du CHSCT (comité d'hygiène et sécurité et des conditions de travail).
« Rien que les circuits gros grès sont sur trois à quatre étages », renchérit Patrick Faillon, ancien mouleur.
Seules les zones non-amiantées seront démantelées pour l'instant. En effet, le désamiantage est au statu quo. Et ceci depuis que la direction de l'usine Ideal Standard a contesté le rapport de l'expert- le cabinet Technologia - choisi par les syndicats de l'usine en mars auprès du tribunal d'instance de Charleville-Mézières. La direction a été déboutée une première fois et a fait appel.
Les membres du CHSCT de l'usine ont les yeux rivés sur le mardi 18 octobre, date à laquelle la cour d'appel de Reims rendra sa décision pour la reconnaissance du rapport de Technologia (lire ci-contre).
En attendant, les ouvriers du chantier de démantèlement doivent travailler avec force précaution.

Amiante dans les fours

« Dans le gros grès, il y a des zones qu'on ne touche pas tant que le doute n'est pas levé sur la présence d'amiante », soutient Sébastien Devallée, ancien responsable gros grès.
Le démantèlement des fours se fera en dernier lieu car ils sont soupçonnés de contenir de l'amiante à foison.
« Il y a deux grands fours de cent mètres de long. On les appelle les ''fours tunnels'' qui fonctionnaient avec du gaz. Il y a aussi le four 5 qui cuisait des pièces. Les wagons de four électriques sont aussi amiantés », détaille M. Depay.
Et il n'y a pas que le maniement de l'amiante qui demande des précautions, il y a aussi les fibres de céramique. « Elles ne sont pas reconnues nuisibles par la Sécurité sociale mais elles sont cousines de l'amiante. Elles se trouvent dans les fours et dans les wagons. On n'y touche pas pour l'instant », conclut M. Depay.
Arlyne JEANNOT

Amiante : la prise en charge des salariés dépendra du rapport | L'Union

La reconnaissance du rapport du cabinet d'expert Technologia, contesté par Idéal Standard, va impacter sur la prise en charge des soins dont pourront avoir besoin les anciens salariés de Porcher.
« Bon nombre de personnes sont susceptibles d'être malades. Le cabinet a cité des oublis de protection, nous avons travaillé sans protection pendant des années », soutient Régis Depay.
« Dans le prérapport de Technologia, vingt-sept prélèvements ont été faits. Sur les vingt-sept prélèvements, dix-huit sont positifs. Les prélèvements ont été faits par exemple dans des joints de ventilation de chauffage, des joints de bribe, des jupes de wagon », poursuit-il.
Le syndicaliste rappelle que l'abestos, maladie causée par l'amiante, peut se déclarer des années après avoir été exposé à ce matériau.
La direction a, par ailleurs, engagé un autre cabinet d'expert, Socota, qui, lui, a effectué cinq prélèvements. Tous se sont relevés positifs.
Un prélèvement d'ambiance a aussi été fait. « Il s'est révélé négatif. »
« C'est normal, il n'y a plus d'activité maintenant », soutient M. Depay.
Nous avons tenté de joindre la direction sans succès.