samedi 5 février 2011

Une centaine d'Ardennais avaient fait le déplacement Ideal-Standard : Dole et Revin font | L'Union

DANS l'absolu, le chiffre pourrait apparaître décevant : on a dénombré de 900 (selon la police) à 1.500 manifestants (selon les organisateurs), hier après-midi, à Dole, dans le Jura, où salariés et élus entendaient protester contre la fermeture annoncée des usines d'Ideal-Standard. Leader mondial des équipements de salles de bains, le groupe américain a décidé, à la mi-janvier, de rayer de la carte le site de Dole (163 postes), celui de Revin (148 salariés), ainsi qu'un établissement anglais employant 249 personnes.
900 à 1.500 manifestants… dont une centaine d'Ardennais qui avait fait le déplacement (soit six heures de car !). Un chiffre très en deçà de la mobilisation observée une semaine plus tôt à Revin.
« Mais les contextes sont différents. Evidemment personne n'accepte, ici, d'être mis devant le fait accompli et de perdre 150 emplois. Mais Dole n'est pas Revin. Ici, la ville est en pleine croissance démographique, le taux de chômage est de 9 % contre 20 % chez nous. De plus, j'ai appris sur place qu'une entreprise devait de plus bientôt créer ici une centaine de postes », expliquait la conseillère générale (PS) Dominique Ruelle qui était du voyage.
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Reste que cette mobilisation, certes en demi-teinte (on a compté jusqu'à 4.300 manifestants à Dole - 25.000 habitants - lors des défilés contre la réforme des retraites), où, comme dans les Ardennes, se sont joints des élus locaux de toutes étiquettes, a permis de resserrer les liens entre salariés ardennais et jurassiens.
« Certains exigent tout simplement qu'Ideal Standard renonce à son projet de fermeture », notait un de nos confrères de Dole hier. « Mais la grande majorité des salariés et des manifestants des deux usines veut surtout que le groupe américain, s'il persiste, ne se contente pas de concocter un "bon" plan social et de participer à la dépollution des sites mais injecte également les fonds nécessaires pour revitaliser, c'est-à-dire recréer des emplois sur des activités nouvelles », remarquait encore Dominique Ruelle.
Le cortège, bruyant, revendicatif mais exempt de débordements, est parti de l'usine pour traverser le centre-ville. A noter que contrairement à ce qui avait été organisé à Revin, cette manifestation n'était pas doublée d'une opération « ville morte ». Toutefois, la population a pu être associée via la distribution de milliers de tracts.
Il était environ 16 heures quand la forte délégation ardennaise est remontée dans les deux autocars affrétés pour l'occasion.
La prochaine échéance devrait être un comité d'entreprise extraordinaire au cours duquel Me Philippe Brun, un avocat rémois rompu aux longues luttes contre les fermetures et délocalisations, devrait être nommé pour assister les salariés revinois.
Cette journée restera quoi qu'il advienne comme très particulière : « Nous avons appris le décès de notre ami Claude Mleczak quand nous sommes partis de Revin. Il nous a accompagnés durant tout le voyage et durant toute la manif… » a expliqué, émue, Dominique Ruelle.

Philippe MELLET

Angoulême: l'entreprise Ideal Standard en grève de soutien - CharenteLibre

La moitié des 60 salariés de l'entreprise Ideal Standard ont débrayé une heure ce vendredi, en signe de solidarité avec la fermeture de deux autres sites.
«Dans les années 80, Porcher était le numéro 1 des salles de bains, et il y avait 8 sites de fabrication», se souvient Véronique Devaine, déléguée du personnel du site angoumoisin repris par Ideal Standard. Aujourd’hui, il ne reste plus que trois sites, à Dôle, dans le Jura, Revin, dans les Ardennes, et Angoulême, sur la ZI n°3.

Dôle et Revin vont être fermés, laissant plus de 300 personnes sur le carreau. Il ne restera plus que le site Charentais, qui fabrique de la robinetterie. La moitié des 60 salariés ont débrayé une heure ce vendredi, en signe de solidarité.