samedi 23 avril 2011

Colère et peine | L'Union

• Marie-Claude Moriau, représentante de l'intersyndicale Ideal Standard : « Pour moi, syndicalement, c'est un échec. Nous avons fait ce qu'il fallait pour que les gens partent la tête haute et puissent se reconstruire ailleurs.
Mais syndicalement, c'est un échec. J'aurais voulu sauver l'emploi. Merci à tout le monde d'être venu nous soutenir ».

• Jacky Sarazin, secrétaire de la section PCF de Revin : « Je suis en colère, pour les salariés, pour Revin, pour toute la population, pour le bassin d'emploi qui voit disparaître 150 emplois. Ce n'est pas parce que les ouvriers vont avoir des primes que cela est satisfaisant, parce que d'ici quelques années, qui va leur donner un emploi ? C'est le résultat d'une politique ultralibérale, qui vide de sa substance la technologie et le savoir-faire de notre bassin. C'est comme s'ils étaient venus donner l'aumône avant de partir et d'aller faire du profit ailleurs, dans des pays à bas coûts ! ».

• Lysian Fagis, syndicaliste CFDT Electrolux : « C'est un échec cuisant honteux et phénoménal. C'est une victoire pour personne, surtout pas pour les syndicats, ni pour la ville. Si victoire il doit il y avoir, c'est celle du groupe Ideal Standard ».
• Bernard Dahout, ancien maire de Revin : « Je suis bien triste. Je pleure avec les ex-Porcher. Mme Moriau a fait un discours digne. C'est toute une histoire à Revin qui s'en va. Avant un mouleur trouvait du travail où il voulait. Aujourd'hui, ce n'est plus pareil. Le pognon des capitalistes, ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils font ».

• Christian Deschamps, syndicaliste CGT SN Oxame : « C'est une grande victoire pour les patrons malheureusement. Il y aura de la casse dans six à sept mois et un retour de bâton car certains ouvriers, vus l'âge auront du mal à retrouver du travail. Aujourd'hui, je suis aussi très peiné par la perte d'un très grand syndicaliste André Nivelet.
Il était un exemple pour tout le monde, de par les nombreux combats qu'il a mené et gagné. Une pensée également pour Claude Mleczak, Jacky Mougenot ».

• Michel Philippe, salarié Porcher et maire d'Anchamps : « C'est un enterrement industriel. Je présente mes sincères condoléances à une activité qui disparaît. Une somme d'argent, cela reste éphémère. Dans trois, cinq ans, il n'en restera plus rien. Il faut que les élus se mobilisent pour l'emploi ».

• Me Philippe Brun, avocat des salariés : « Au-delà du gâchis économique (lire par ailleurs, NDLR), il faut convenir que sur le plan humain, le plan social qui a été négocié est de qualité. Mais il ne faut pas se faire d'illusion : à moyen terme, deux ou trois ans, ce sera très bien si la moitié des salariés a retrouvé un emploi. Une autre bataille commence par ailleurs. Il faut que l'usine soit classée « amiante » pour anticiper les éventuels problèmes de santé que risquent d'affronter les « futurs anciens salariés ». Et leur permettre de bénéficier des dispositifs et indemnités nécessaires. Ideal Standard refuse, pour l'instant, que nous réalisions une expertise via le CHSCT… »

• Dominique Ruelle, conseillère générale (PS) :
« On ressent évidemment beaucoup d'émotion. Une page se tourne, sans que l'on sache très bien encore qui et comment sera écrite la suivante… Il y a beaucoup d'incertitudes, même si l'on travaille au devenir du site (NDLR : au niveau du groupe qui doit assumer ses responsabilités comme l'a rappelé récemment le préfet, en terme de dépollution comme d'activité future, de l'Etat, des collectivités).

Arrêt de la production à Idéal Standard : "Fidèles jusqu'au bout" (source le Progrès du 23/04/2010)

Idéal Standard à Dole : depuis hier, c'est fini (source le Progrès du 23/04/2010)