mardi 28 mai 2013

La tour Porcher rasée ce matin

REVIN (Ardennes). Encore un pan économique qui disparaît. Aujourd'hui, la tour Porcher située rue de La Céramique sera détruite dans le cadre de la mise en sécurité de l'ancien site industriel.

À l'agenda du jour du préfet des Ardennes : une visite, ce matin, à 11 heures à Revin. Le représentant de l'État y tiendra une conférence de presse sur l'état du chantier de mise en sécurité et de réhabilitation du site industriel, abandonné en 2011 par Ideal Standard Industries.

Un rendez-vous qui sera marqué par la destruction symbolique de la tour Porcher qui culmine l'endroit, rue de la Céramique. « S'agissant de ce volet environnemental, partie intégrante du fonds de revitalisation Ideal Standard, l'exploitant était assujetti à des obligations réglementaires auxquelles il s'est plié sans rechigner. Ce qui nous a permis grâce à la collaboration de M. Marceau, directeur Europe du groupe américain, de mettre en place un plan de réhabilitation très correct », relate Pierre N'Gahane.

Une zone à reconstruire

L'exigence imposée au fabricant d'appareils sanitaires (lavabos, bidets, receveurs de douches…), l'a amené à entamer dès novembre 2011 une procédure de gestion du site. Pour cela, l'exploitant a fait appel à un prestataire spécialisé, la société Ferrari, chargée de coordonner et traiter les grandes manœuvres. Et après les actions de dépollution et de désamiantage, l'évacuation des déchets après tri et conditionnement, le vidage des sous-sols, le nettoyage des crassiers et la démolition des bâtiments secondaires, cet ensemble foncier de quatre hectares totalement remis en état pour une réindustrialisation de ce secteur fera l'objet d'un don pour l'euro symbolique à la ville de Revin qui aura alors la mission de redynamiser cet ancien fief industriel.

La planification des travaux a abouti à la seule conservation du bâtiment principal de production et de l'ensemble, dit « hôtel », qui abritait des bureaux à l'entrée du site.

À noter que le chantier, toujours en cours et qui se terminera à la fin de l'année, a été rendu complexe par l'accumulation de déchets en sous-sol et dans les zones non abandonnées. Comme l'ancienne fonderie. Ce qui a d'ailleurs allongé les délais initialement programmés. 20 000 mètres carrés et quelques bâtiments seront ainsi exploitables dès 2014 pour un usage industriel ou artisanal.

Paralysé depuis des années par un manque de foncier, Revin avait besoin d'une telle opportunité pour se refaire un peu la cerise. D'autant que le sort d'Electrolux reste toujours en suspens…

Pascal REMY



Revin : destruction de la tour Porcher

Ce patrimoine industriel disparaitra du paysage revinois afin de permettre la réhabilitation de ce site industriel. Les travaux débutent ce mardi 28 mai 2013 sous les yeux des riverains nostalgiques.

Porcher à Revin, c'est une histoire de plus d'un siècle. A l'instar de nombreuses industries dans les Ardennes, l'entreprise connaît un essor important jusqu'au milieu des années 70. Secoué par la crise, le groupe doit être revendu à deux reprises. Le site de Revin ne survivra pas à la mondialisation.

Voir les images de la destruction


Le site Porcher était installé sur 15 000 m² de terrain et fonctionnait avec plus de 1200 salariés en 1960. 16.000 baignoires en fonte en sortaient chaque mois dans les années 70. Porcher était un des deux poumons économiques de la ville de Revin, avec Electrolux.

L'arrivée dans les Ardennes du groupe industriel sanitaire remonte à la fin du XIXème siècle, afin de se lancer dans la fabrication de baignoire.
L'activité y est ralenti par les deux guerres mondiales. Elle reprend de plus belle lors des 30 glorieuses, et se diversifie dans la céramique ou la robinetterie notamment. Porcher jouit d'une réputation de grande qualité, et équipe des clients de prestige. Si bien que l'entreprise devient dans le domaine un leader national.

Malgré des modernisations successives de ses 5 sites en France, le groupe plus que centenaire décide de revendre son capital en 1992 à un groupe américain, Ideal Standard. 15 ans plus tard, en 2007, l'entreprise est de nouveau rachetée par un fonds d'investissement Bain Capital Partner.
Une revente qui va être synonyme d'une longue agonie pour les près de 180 salariés restants.

Devant la chute du marché de la céramique en Europe, les objectifs de production sont réduits de moitié en moins de 2 ans. L'activité de fonderie est même abandonnée et le chômage partiel s'installe.
Enfin, le groupe décide de réorganiser sa production. L'usine mère de Porcher à Revin ferme définitivement ses portes le 22 avril 2011.

Par Lionel Gonzalez
Publié le 28/05/2013 | 12:00, mis à jour le 28/05/2013 | 12:06