mercredi 7 décembre 2011

James Thiery : un ex-Porcher au service des licenciés

Elisez l'Ardennais de l'année.

Un pan de l'histoire industrielle de Revin s'en est allé avec la fermeture d'Ideal Standard. À travers la vie de James Thiery, un ex-Porcher, c'est un hommage rendu ici à des générations d'Ardennais qui ont participé à la renommée du savoir-faire revinois. Car comme pour tant d'autres, pour ce Revinois, Porcher était une histoire de famille. Son grand-père Gabriel Thiery, né à Revin, était entré dans l'usine de sanitaire en 1934. « Il a commencé en fonderie et a terminé en céramique », indique James Thiery.
Après avoir fait ses débuts à la fonderie Billard, son père, né en 1932 à Saint-Michel, suivra le même chemin quelques années plus tard en 1954 exactement. Il était mouleur à main.
Quant à James Thiery, titulaire d'un CAP de chaudronnerie obtenu au collège d'Orzy, il a démarré chez Dardenne à Haybes, où le rythme hebdomadaire était de 52 heures. Il a ensuite été embauché chez Porcher le 27 septembre 1974. Il avait alors 17 ans.
« À Porcher, on était à 46 heures pas semaine. À l'époque, en 1974, j'ai eu un entretien rapide avec Jacques Thomas, le responsable du personnel. Le chef de service avait dit à mon père qu'il recherchait du monde. Il a obtenu un rendez-vous. Et je me suis présenté sans CV ni lettre de motivation », se souvient James Thiery, qui a, tour à tour, occupé plusieurs postes au moulage. Par la suite, j'ai travaillé à l'entretien général, modelage des métaux, l'atelier acrylique, à l'ébarbage, émaillage, à l'entretien de la fonderie pour le cubilot.
Syndiqué CFDT depuis son entrée à l'usine, James Thiery fait partie des délégués investis dans la bataille des Porcher.
« Pour qu'une entreprise marche, il faut investir dans l'humain et dans le matériel. Ce qu'Ideal Standard n'a pas fait. Et on a fini par mourir », raconte-t-il.
Aujourd'hui James Thiery fait toujours partie d'Ideal Standard. Il continue de se battre pour ses collègues avec les moyens dont il dispose. Il s'occupe du reclassement à la cellule mise en place dans l'ancien local de radiologie de la clinique de Revin. Pour l'heure, la moitié des effectifs a soit retrouvé un travail, soit suit une formation avec promesse d'embauche à la clé. Mais il espère bien que d'ici la fin de cet accompagnement personnalisé, tous retrouveront un travail.
Bien connu dans le monde de l'ovalie, James Thiery œuvre également dans le rugby en tant que président du Rugby olympique de Charleville-Mézières. Il est aussi juge aux prud'hommes.