lundi 10 septembre 2012

À 41 ans, Christophe Monange a monté son entreprise de plomberie


L’entreprise Idéal Standard et les salariés licenciés ont tourné la page

Le travail consiste à l’entreposage, à la préparation des commandes
 et à leur expédition.
Économie. Le 12 janvier 2011, Idéal Standard International, leader en solution de salles de bain, annonçait la fermeture de son usine à Dole. 163 personnes ont été licenciées. Un épisode aujourd’hui sur le point de s’achever : les salariés et l’entreprise vont de l’avant, la cellule de reclassement fermera ses portes prochainement. À Idéal Standard de Dole, si l’atelier de production n’existe plus, la plate-forme logistique, elle, fonctionne bel et bien. Des camions chargés de baignoires, de lavabos ou encore de cabines de douche en céramique, arrivent presque à la chaîne au portail. Vingt-cinq sont réceptionnés en moyenne chaque semaine, et une cinquante repart direction les six coins de l’Hexagone. Ainsi, environ trois cents poids-lourds transitent en un seul mois par cette usine emblématique du bassin. « C’était une volonté du groupe, basé à Bruxelles, de garder cette plate-forme dans le Jura. Car la ville de Dole est bien placée, c’est un carrefour », explique Paul Janson, directeur du site. Et cette solution a payé. Depuis septembre, l’activité a progressivement augmenté, si bien que des salariés licenciés début 2011 ont signé à nouveau un contrat à durée indéterminée à la fin de la même année. « Les employés étaient 27 à l’origine, aujourd’hui, ils sont 42. Nous avons, en réalité, ramené du travail de Bulgarie. Quinze emplois supplémentaires ont donc vu le jour sur le site. Toutes ces personnes se sont portées volontaires pour revenir dans l’entreprise ». Leur travail : l’entreposage de produits finis, venant d’autres industries du groupe, la préparation de commandes, et l’expédition vers le client.
Mais cette plate-forme logistique n’occupe pas l’intégralité des locaux de 50 000 m ². Si ces tâches occupent plus de la moitié de l’usine, 30 000 m ² d’espaces couverts sont utilisés, 20 000 m ² restent encore vacants. Là aussi, le groupe a décidé de réagir rapidement. « Cet été, nous avons vidé tout le matériel industriel, et il y a eu aussi une mise aux normes environnementales. Aujourd’hui, nous sommes en capacité de céder ces bâtiments à une nouvelle entreprise. »
Le directeur du site, Paul Janson.

Un cabinet extérieur a été mandaté par Idéal Standard International. Son rôle est de trouver une société, qui crée de l’emploi sur le bassin dolois. « Nous ne voulons pas d’entreprises qui veulent utiliser ces m ² en entrepôt. Il n’en est pas question ! », lance le directeur du site, qui se veut optimiste dans la recherche. Un critère qui pourrait amener un nouveau projet, et revivifier l’emploi. Une décision qui donnerait un nouveau départ au site et écrirait une nouvelle page de l’histoire d’Idéal Standard.

lundi 9 avril 2012

Le site de Dole peut garder la tête haute...

Le 12 janvier 2011, Idéal Standard annonce la fermeture de notre usine, 100 jours plus tard c'est l'arrêt définitif de la production. Et pourtant, nous pouvons être fiers de notre travail et des efforts accomplis.
Pour ne pas oublier, une série de graphiques que nous avons encore tous en tête.
(cliquez pour agrandir)


Évolution de la qualité de notre travail sur les deux dernières années.


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Classement Européen sur les deux derniers mois précédent l'annonce de la fermeture



lundi 26 mars 2012

Seize ex-salariés d'Ideal Standard se sont inscrits à Pôle Emploi vendredi Scandalisés face au mépris de la direction | L'Union

Bertrand suit actuellement une formation de conducteur de bus et espère, pour lui comme pour ses camarades d'Ideal Standard, retrouver du travail dans le secteur.
Pour seize des licenciés d'Ideal Standard, il n'y a pas eu prolongation des 3 mois de congé de reclassement. Pourquoi ? Ils n'ont toujours aucune réponse. En attendant, ils ont tous été s'inscrire vendredi à Pôle Emploi.

LES visages sont fermés. Non pas résignés, plutôt désabusés, animés d'une colère sourde. Des ex-salariés d'Ideal Standard sortent de l'agence revinoise de Pôle Emploi. Ils viennent tout juste de s'inscrire. « Faut faire avec », commentait une licenciée, ayant travaillé dix ans pour Ideal Standard.
Ils sont quinze, qui, comme elle, ont reçu leur dossier à la mi-mars, signifiant la non-prolongation de leur congé de reclassement facultatif de trois mois (voir nos éditions du 10 et 16 mars).
Et cette même question qui revient : pourquoi ? Pourquoi n'ont-ils pas été prolongés ? Pourquoi n'ont-ils reçu aucun courrier de la direction d'Ideal Standard leur expliquant ce changement de situation ?
Comme si cela ne suffisait pas d'avoir vécu, comme un rouleau compresseur, la fermeture de leur usine l'année dernière. Tous expriment ce même sentiment d'incompréhension : et l'humain dans tout ça ? Hein ?
« C'est énervant. La direction aurait pu avoir le courage, l'humanité de nous le dire au lieu de recevoir de but en blanc notre dossier Pôle Emploi. La. moindre des politesses dans ce cas, c'est d'assumer », confiait une licenciée, ayant travaillé dix ans pour Ideal Standard.
Pour un autre, employé depuis seize ans chez Ideal Standard, la rage s'exprime contre des promesses non tenues par la direction : « Lors de la fermeture, on nous avait dit qu'on nous proposerait des offres en CDI. On n'en a jamais vu la couleur. On n'a pas encore reçu le solde de tout compte. Depuis neuf mois, tout est dans le vague ».

Remontés à bloc
« Au bout de neuf mois, nous voilà arrivés à Pôle Emploi. Maintenant, la meilleure chose à souhaiter, c'est que nous retrouvions un travail. Car des emplois dans le coin, ça va être difficile d'en trouver, va falloir faire des kilomètres », se préoccupe Bertrand, salarié d'Ideal Standard pendant 13 ans, actuellement en formation pour conduire des bus.
Face au mépris révoltant de la direction, les délégués sont rapidement montés au créneau, pour dénoncer d'une part la brutalité de cette décision sans sommation mais également la manière dont la liste des seize concernés a été établie.
« Certains ont reçu un dossier de Pôle Emploi chez eux sans savoir s'ils étaient ou non reconduits. Ces courriers sont en date du 7 et 8 mars alors que leur suivi dans le cadre du congé de reclassement allait jusqu'au 15. Ce qui signifie que les notifications de la part de la direction ont été faites bien avant. J'estime dans ce cas, que la direction aurait dû aussi être capable de faire le solde de tout compte, ce qui n'est toujours pas le cas pour certains. Ils sont soi-disant déjà faits et ne resteraient qu'à les entériner pour être versés pour la fin du mois. Mais j'estime que c'est se foutre de la gueule du monde », s'indigne James Thiery.
Des délégués remontés à bloc, qui ne comptent pas en rester là. Bien sûr, ils ont écrit à la direction. Ils ont également pris rendez-vous le 27 mars avec des responsables de l'inspection du travail et de la Direccte (*) pour leur demander d'intervenir auprès de la direction. « Nous voulons que la situation soit éclaircie vu que M. Janson a pris la décision, seul. Nous voulons des explications », indique James Thiery.
Nous avons essayé de joindre une représentante du cabinet Altedia ainsi que la direction d'Ideal Standard, sans succès.
Céline SOUHAMI
(*) Direction Régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi

Un suivi personnalisé | L'Union

Le congé de reclassement dure neuf mois pour les moins de 50 ans, 12 mois pour les plus de 50 ans et 14 mois pour les 54-55 ans. À terme, s'ils n'ont pas retrouvé de travail, leur dossier est transféré à Pôle Emploi. Ce qui ne signifie pas que leur suivi personnalisé avec le cabinet Altedia s'arrête. Il est prévu pour une durée de 18 mois et donc prendra fin à la mi-octobre 2012. Les seize licenciés d'Ideal Standard continueront donc de bénéficier de ce suivi en même temps que des dispositifs de Pôle Emploi.
Pôle Emploi, qui d'ailleurs s'est préparé à accueillir cette première vague des ex-Porcher, comme l'explique Patrick Léon, directeur du Pôle Emploi à Revin : « J'avais participé à une réunion de la commission de suivi le 23 février avec Altedia pour anticiper les choses. Durant toute la matinée, quatre conseillers ont été affectés à l'accueil des Porcher. Nous faisons en sorte de simplifier les démarches d'inscriptions pour ne pas en rajouter aux tracasseries administratives auxquelles ils doivent faire face. Nous avons initialisé les dossiers d'indemnisations bien que n'ayant pas encore les attestations de l'employeur. C'est exceptionnel. Nous avons eu l'engagement d'Altedia et d'Ideal Standard de nous les communiquer pour le 29 mars. Les seize nouveaux inscrits sont invités à revenir à Pôle Emploi le 2 avril où leur seront présentés les ateliers d'aide à la recherche d'emploi, l'actualisation et l'accompagnement. Il leur sera aussi désigné un conseiller référent pour les suivre dans leurs démarches ».

Dix-sept anciens Porcher à Pôle emploi | L'Union


Marie-Claude Moriau, ancienne responsable du CE, et James Thiry sont révoltés.
Premier jour de chômage aujourd'hui pour dix-sept anciens Porcher et, pour certains, trois mois sans le sou, la direction d'Idéal Standard n'ayant pas prolongé les congés de reclassement.

«J'ai été radiée parce que je n'ai pas accepté deux offres d'emploi au Maroc et en Bulgarie », se désole une ancienne émailleuse de 48 ans de la défunte usine Porcher (Idéal Standard International).
Son congé de reclassement a pris fin, hier, jeudi 15 mars et, à compter d'aujourd'hui, la mère de famille est au chômage.
Jusqu'alors, elle touchait 75 % de son salaire.
A partir d'aujourd'hui, une fois le solde de tout compte et divers congés versés, elle ne touchera plus rien. Ce régime sec durera trois mois, délai de carence oblige.
Comme elle, ils sont dix-sept ex-Porcher à avoir reçu leur dernier salaire hier.
Leur congé de reclassement n'a en effet pas non plus pas été renouvelé (voir notre édition du samedi 10 mars).
Une situation que syndicalistes et nouveaux chômeurs jugent injuste et révoltante dans de nombreux cas.
Parmi ces nouveaux sans emploi, la totalité des femmes de la défunte usine.
Une situation que James Thiry et Marie Claude Moriau, les deux représentants syndicaux, estiment insoutenable.
« Je n'ai reçu aucune proposition d'emploi du cabinet de reclassement Altédia », indique Nathalie Leclet, 42 ans, mère de deux enfants.
« Tous les matins, je fais des recherches par moi-même par internet, à Pôle Emploi. J'ai fait des lettres spontanées. Je n'ai rien trouvé du tout », témoigne-t-elle.
« J'ai très mal vécu le fait que la direction n'ait pas prolongé mon congé de reclassement. J'estime avoir fait toutes les démarches », ajoute-t-elle.

Anomalies

« Il n'y a qu'une seule fois où j'ai refusé un emploi. On me proposait un salaire au SMIC pour faire le travail de deux personnes. Je sais bien que c'est la crise, mais il ne faut pas prendre des gens pour des gogos », témoigne cette ancienne employée du site.
Devant ces anomalies, regrettant le fait que les anciens employés n'aient reçu aucune lettre de la direction les informant de la fin de leurs congés de reclassement, mais, en lieu et place, directement le dossier de déclaration chômage de Pôle Emploi, les syndicalistes ont contacté leur avocat.
Ce manquement au PSE sera ajouté à l'épais dossier de litige constitué par les ex-Porcher contre leur ancien employeur Idéal Standard International.
Par ailleurs, les syndicalistes se réunissent aujourd'hui pour écrire une lettre à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, ainsi qu'à l'inspection du travail pour les informer du non-respect du plan de sauvegarde de l'emploi.
A.J.
Nous avons contacté à plusieurs reprises M. Jansson, directeur des deux sites de Revin et Dole ainsi que le cabinet Altédia mais sans succès.

Dix-sept anciens Porcher pointent à Pôle emploi | L'Union


REVIN (Ardennes). La fin du congé de reclassement des ex-Porcher se termine dans la pagaille et les larmes. En plus, le syndicat conteste la liste des recalés. LE congé de reclassement des anciens Porcher prennent fin dans cinq jours, le jeudi 15 mars, dans la pagaille.
Dix-sept personnes n'ont pas trouvé d'emploi et ont terminé leur formation.
Les principaux concernés n'ont pas encore reçu de lettre officielle de fin de congé de reclassement.
Les seuls qui sont renseignés sont ceux qui se sont rendus à la cellule de reclassement, voir James Thiry, le représentant syndical - qui lui possède une liste - en début de semaine.
Et souvent, les licenciés en sortent déçus sinon révoltés. « Ils ne m'ont jamais fait de proposition de travail. Et j'apprends que mon congé de reclassement ne sera pas renouvelé », témoigne M. Zeghdane, 40 ans, père de trois enfants, âgés de 2 ans et demi à 7 ans, employé à Porcher pendant 15 ans.
L'homme a bien suivi une formation de conducteur de bus à Saint-Quentin qui a pris fin le 24 février mais n'a pas reçu d'offre d'emploi de la part de la cellule Altédia « La direction d'Idéal Standard ne respecte pas le protocole d'accord, ce n'est pas normal », regrette l'homme. Résultat : à la fin de son congé de reclassement, il pointera à Pôle emploi et ne touchera « pas un rond » durant trois mois.
Face à cette situation chaotique, les nerfs de James Thiry, représentant du personnel porcher au sein de la cellule sont en boule.
« M. Jansson, directeur des ressources humaines d'Idéal Standard estime qu'il n'a pas le temps de venir à Revin pour voir les dossiers sensibles comme je le lui ai demandé la semaine dernière. Et j'estime que c'est se foutre du monde », s'étrangle M. Thiry.
Car pour le syndicaliste, rien ne va.

Aucune femme reclassée

Il n'est pas d'accord avec la liste des recalés reçue par mail il y a trois jours.
« Dans le plan de sauvegarde de l'entreprise (PSE), il était prévu que l'on pouvait discuter sur chaque dossier et ce n'est pas le cas », regrette le syndicaliste.
De plus, ils considèrent que des personnes sont radiées alors qu'elles n'ont pas reçu deux offres valables d'emploi.
« Aujourd'hui, on renouvelle qui on veut, quand on veut », estime M. Thiry.
Ceux dont le congé de reclassement ne sera pas renouvelé recevront leurs soldes de tout compte et le paiement de leurs congés, et doivent ensuite se diriger vers la case Pôle emploi.
Toutes les anciennes femmes de la multinationale de produits sanitaires sont dans ce cas de figure.
A Porcher, elles occupaient un poste bien spécifique et ont du mal à répondre aux exigences de polyvalence du marché du travail actuel, tout comme Benoît qui « préparait de la terre pour les moules ».
Benoît, 13 ans d'ancienneté à Porcher, n'a pas non plus été reclassé.
Il est lui aussi dans le flou. En attendant, il enchaîne des formations incohérentes.
Après avoir fait une formation de français et de communication, il s'apprête en effet à suivre une autre de maçonnerie.

Arlyne JEANNOT


jeudi 1 mars 2012

Ideal Standard / La bataille de l'amiante est engagée | L'Union

REVIN (Ardennes). Colère des élus du CHSCT contre la direction d'Ideal Standard, qui leur interdit l'accès de l'usine. Pour les salariés, c'est une punition, après avoir trouvé des traces d'amiante dans l'ancien hôtel de l'usine.

La famille Porcher était réunie devant les grilles de l'usine pour dénoncer les manœuvres de la direction à l'encontre du CHSCT

DE l'amiante, il y en a. Des élus du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) d'Ideal Standard ont récemment découvert des éléments tressés* potentiellement amiantés dans ce qu'ils appellent l'ancien hôtel, au-dessus du bâtiment administratif, là où autrefois logeaient des ouvriers. Et ils l'ont fait savoir : à l'inspection du travail, à la Carsat, à la Dreal et ont mandaté leur propre cabinet d'expertise.
Sauf que, suite à leur alerte, les tresses auraient mystérieusement disparu. « Force est de constater que des interventions de retrait de produits amiantés ont été réalisées, de façon sauvage, sans information préalable et non encadrées, présumant de potentielles expositions des individus mais aussi la possibilité de pollution des lieux par la remise en suspension de poussières dangereuses », relate Régis Depaix, représentant syndical central et secrétaire du CHSCT.
Et voilà que vendredi dernier, la direction, prenant comme argument la présence d'amiante, décide d'interdire l'accès à leur local de l'usine, leur louant à la place, une chambre au François-Ier.


D'autres produits toxiques



Colère des salariés, qui estiment qu'il s'agit d'un faux prétexte. « Notre local se trouve dans le même bâtiment que le gardien, et la secrétaire, qui eux, sont toujours présents sur le site », s'indigne Régis Depaix.

Pour dénoncer le paradoxe de cette situation et refuser leur déménagement du site, ils ont ainsi organisé un rassemblement symbolique devant les grilles de l'usine, lundi après-midi.

« Dernièrement, il y a eu un comité d'entreprise extraordinaire avec à l'ordre du jour, la fermeture du site pour permettre la mise en œuvre des opérations de désamiantage. L'employeur reconnaît qu'il y a de l'amiante certes, mais les travaux de désamiantage ne peuvent commencer que s'il y a un plan de retrait établi. Or, il n'y en a aucun », déclare Régis Depaix.

Et de l'amiante, les membres du CHSCT en auraient constaté également au niveau du four électrique n°4 monté pourtant en 2000, soit trois ans après la loi interdisant l'amiante. Sans parler des autres produits dits « CMR », cancérogènes ou mutagènes ou toxiques pour la reproduction, tels que le plomb, le cobalt, le titane,…

«Il y en a dans la tour ''fondage'' appelée à être détruite », atteste Dominique, membre du CE et délégué du personnel, et de s'inquiéter : « Tout ce qu'il y avait dedans a été enlevé. Mais il reste des poussières résiduelles ».



« On dérange »


Les élus du CHSCT ont dû transformer cette chambre d'hôtel en bureau d'appoint, trop petit pour accueillir tous les délégués


En attendant, les élus du CHSCT ne peuvent plus exercer leur mission de prévention et de surveillance au sein de l'usine. Constitueraient-ils une gêne pour la direction dans le processus de désamiantage de l'usine ? Telle est la question que se posent les salariés justement. « Comme ça, on n'a plus de droit de regard sur le démantèlement, si tout se fait bien dans les normes. Ou encore vérifier si les personnes qui viennent sur le site sont bien équipées, avec un équipement de protection individuelle (EPI) », précise Dominique.

« C'est un délit d'entrave au fonctionnement du CHSCT. Il y a des choses qui dérangent », estimait Marie-Claude Moriau, déléguée centrale et d'ajouter : « On ne laissera rien passer ».

« Nous avons averti Boris Ravignon et Philippe Vuilque. Nous allons mettre toutes les chances de notre côté », indiquait un salarié.

Nous avons essayé de joindre un responsable d'Ideal Standard, afin d'avoir leur point de vue, sans succès.
Céline SOUHAMI


* Gaine de protection de câble électrique reliés à un câble pyrotechnique pour mesurer la température des fours.

dimanche 26 février 2012

REVIN Porcher : le CHSCT ne veut pas déménager ! | L'Union

Le dossier de l'usine Porcher, fermée depuis plusieurs mois par décision de son actionnaire, le groupe international Ideal Standard, n'est pas achevé.
Loin s'en faut.
Outre le suivi des actions de reclassement des personnels, il demeure la question de la dépollution du site, et celle de l'amiante.
Les élus du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), dont le licenciement a été refusé par l'inspection du travail justement pour leur permettre de surveiller les opérations, ont été réunis mercredi.
La direction d'Ideal Standard les a informés que les opérations de désamiantage allaient démarrer.
« Mais il ne nous a pas été délivré de calendrier ! » regrette Me Philippe Brun, qui les assiste.
Plus grave, selon l'avocat, « après nous avoir obligés à aller en justice pour diligenter une expertise sur la question de l'amiante, la direction d'Ideal standard nous a proposé de déménager le CHSCT dans un hôtel de la ville. Ce qui prouve à quel point l'amiante est partout ! Mais pas question de réunir cette instance dans une chambre ou une salle d'hôtel. Nous allons rester sur place et le CHSCT ne sera pas tenu à l'écart. Je n'ai jamais vu cela en plus de vingt ans. Pas question de nous empêcher d'être informé et de suivre les différentes étapes du chantier. Lequel de toute façon ne va démarrer tout de suite, vu la lourdeur des procédures. «
Les élus tiendront un point presse lundi pour alarmer l'opinion et dire leur désarroi.
« Voilà au final qui prouve hélas, c'est dramatique mais c'est logique, que tous les salariés de Porcher ont pu être en contact avec l'amiante » conclut l'avocat rémois.
Ph.M.

mercredi 18 janvier 2012

Que sont devenus les ex-Porcher ?

REVIN (Ardennes) L'annonce de la fermeture de Porcher (propriété du groupe Ideal Standard), le 12 janvier 2011, a fait l'effet d'un coup de massue dans la cité industrielle de Revin. Un an après, que sont devenus les 143 salariés de l'historique usine revinoise ? Le cabinet Altedia, chargé d'accompagner les ex-Porcher, répond que déjà 50 % d'entre eux ont « trouvé une solution ».
C'est difficile, mais les gens s'accrochent

D'abord, il convient de préciser que la fermeture effective de l'usine d'équipements sanitaires en céramique n'a eu lieu que le 22 avril 2011. La première vague de notifications de licenciement n'est arrivée qu'au mois de juin. Elle a concerné 112 personnes. Les autres lettres sont arrivées les mois suivants. En fait, le site compte encore neuf salariés, dédiés par exemple à la maintenance du site, et même, pour l'un, à l'accompagnement du personnel.
Aujourd'hui, aucun ex-Porcher ne pointe à Pôle Emploi. Pour l'instant, ils sont engagés dans un « congé de reclassement ». Ce dispositif est imposé aux entreprises de plus de 1 000 salariés qui licencient pour des raisons économiques. La durée de ce congé est comprise entre 9 et 14 mois suivant l'âge du salarié qui perçoit environ les trois quarts de son ancien salaire brut. Quatre salariés n'ont pas adhéré au congé de reclassement pour des questions de santé ou en raison de choix personnel. Cinq sont ou vont bientôt partir à la retraite.
Sept mois après la fermeture de l'usine, 30 personnes ont retrouvé un travail : 14 en contrat à durée indéterminée et 16 en contrat à durée déterminée de plus de six mois avec un CDI en ligne de mire. Parmi les 30 chanceux, 11 sont allés travailler à plus de cinquante kilomètres de Revin. Ils ont trouvé du travail à Lyon, Laon, Angoulême ou encore Maubeuge. Certains ont retrouvé un travail dans le même domaine : la céramique. Donc, 19 ex-Porcher ont donc été recasés non loin de Revin. Léocadie Fardel, responsable de la région Champagne-Ardenne d'Altedia, explique la démarche de son cabinet. « Nous prospectons les entreprises du bassin et lorsque nous détectons des potentiels de recrutement, nous sollicitons les responsables RH pour échanger avec eux et leur présenter les profils que nous accompagnons ». Altedia a mis cinq équivalents temps-plein sur le dossier à Revin, soit environ un accompagnateur pour 25 salariés. Pôle Emploi est hélas très loin de ce ratio.

Par ailleurs 23 personnes sont engagées dans des formations de reconversion. Elles sont validées en amont par Altedia en fonction des potentiels de recrutement. Les candidats peuvent effectuer des stages préalables et participent à des « enquêtes métier » pour se faire une idée précise de la voie qu'ils choisissent. Certains optent pour des métiers qualifiants dans l'industrie. D'autres changent de cap pour devenir chauffeur de camion et de bus ou se lancent dans des métiers sociaux tels que le service à la personne. L'un des anciens salariés a décidé de créer un commerce.
Effectivement, près de la moitié des ex-Porcher ont donc trouvé une voie. Quid des autres ? Certains sont encore en train de chercher une formation, d'autres travaillent à la création de leur entreprise. James Thiery, l'ex-Porcher chargé de l'accompagnement de ses collègues, témoigne de la difficulté, notamment psychologique, d'affronter ce plan social dans une ville qui en a connu d'autres et qui redoute l'avenir. « Les gens se sentent capables de travailler, mais ils n'arrivent pas à trouver d'emploi. Ils se posent plein de questions mais il n'y a pas de réponses. Ils sont de plus en plus moroses ». Léocadie Fardel relativise cet état d'esprit. « C'est difficile, c'est vrai, mais l'on sent que les gens s'accrochent, qu'ils ont envie ». Mme Fardel se félicite de disposer d'importants moyens, notamment en termes de formation. Le tout est financé par le groupe Ideal Standard qui, paradoxe jugeront certains, se retrouve à investir fortement pour la fermeture de son usine ardennaise.
 
Julien Bouillé

samedi 14 janvier 2012

De qui se moque t'on ? regardez qui faisait partie des trois tables rondes (à la la fin de l'article...en fluo) après avoir licencié 311 personnes en france en 2011 !!!!

François Bayrou veut une France "productrice" à l’horizon 2020

Le 14 janvier 2012 par Patrick Déniel
François Bayrou
© D.R. - Modem
Avec la perte du triple A de la France, la campagne présidentielle est entrée dans une nouvelle phase, et le ton de la classe politique a changé. François Bayrou, candidat du centre, n'a pas manqué ce samedi 14 janvier de revenir sur cette sanction et de préciser son agenda pour un redressement économique.
"Il a été révélé hier soir aux yeux des Français que la situation de notre pays était plus grave que les gouvernements successifs ne l'avaient dit depuis longtemps. Cette nouvelle va obliger tout le monde à regarder la réalité en face et va obliger certains à sortir des chimères" : ainsi parlait François Bayrou ce matin, en préambule de la première édition d'une série de quatre forums avec des personnalités de la vie civile, à la Maison de la Chimie, à Paris.
Les quatre rencontres ont pour but de déboucher sur un agenda 2012-2020 baptisé "Gouverner, c'est prévoir". Cet agenda devrait regrouper les propositions du candidat centriste, qui a repris à l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder cette idée d'échéancier à long terme. Le programme se déclinerait ainsi en lois cadre dès le début de la législation, et notamment sur l'industrie.
Lors du forum d'aujourd'hui, trois tables rondes se sont déroulées simultanément, sur des thèmes de campagne chers au candidat du Modem : "Produire en France", "Equilibre et croissance" et "Produire durablement".
En clôture de la manifestation, François Bayrou a affiché un discours très volontariste sur l'industrie : "Retrouver la production, il n'existe aucun autre moyen de rétablir la situation de la France ! Il n'y a pas d'emploi sans production, il n'y a pas d'intégration des jeunes dans la vie active sans production, il n'y a pas de pouvoir d'achat sans production, il n'y a pas de finances publiques en équilibre sans retour de la production" estime le candidat centriste, qui veut construire d'ici 2020 une "France productrice".
Le fondateur du Modem fustige par ailleurs l'abandon de la politique industrielle dans les années 80 et 90, "résultat : les pays à stratégie comme l'Allemagne, avec la détermination de défendre la place de leurs productions et de vrais liens entre entreprises et banques, ont sauvé d'abord et porté ensuite leur appareil de production au plus haut niveau mondial". "Nous, nous n'avons plus accordé d'intérêt à l'appareil de production", remarque François Bayrou qui veut faire du retour à la production la "mère de toutes le batailles"...
Le candidat centriste, qui défend l'idée d'un "état-statège" en matière industrielle, propose qu'une loi-cadre soit adoptée en France à la rentrée parlementaire qui portera sur le "réarmement productif" du pays. Il souhaite également la mise en place d'un Commissariat aux Stratégies, à l'image de l'ancien Commissariat au Plan.
François Bayrou défend aussi l'idée d'une politique à l'échelle européenne : "Il est temps que la politique économique de l'Europe, qui se limite à une politique de la concurrence, devienne aussi une politique industrielle". Ainsi, s'il est élu, François Bayrou proposera à ses partenaires européens un plan de reconquête des marchés dont l'Europe est absente, en particulier dans les secteurs de haute technologie.
En matière sociale, le candidat veut ouvrir un travail approfondi sur l'évolution de la démocratie sociale en France. "Bien des sujets devront être mis sur la table : les taux de syndicalisation, la gouvernance de l'entreprise, et aussi le financement des syndicats comme des organisations patronales", avertit François Bayrou.
L'industrie bien représentée
De nombreux industriels avaient fait le déplacement pour cette matinée de débats autour de ces trois tables rondes : Francis Mer, vice-président de Safran, Eric d’Arcimoles, ancien Pdg de Turbomeca et aujourd’hui conseiller auprès du patron de Safran ; Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric ; Bruno Erhard, en charge des relations extérieures du laboratoire pharmaceutique Merck ; Caroline Grégoire Sainte Marie, Pdg de Frans Bonhomme ; Marc Lassus, créateur de Gemplus ; Jacques Marie, le patron de Bleu Forêt ; Paul Rivier, l’ancien patron de Tefal, de Calor et de Seb ; Michel de Rosen, le directeur général d’Eutelsat ; Jacques Dubearn, dirigeant d’Ideal Standard, spécialiste de l’univers de la salle de bain.

Etaient également présents plusieurs patrons de PME à l’image de Freddy Decima, dont la société éponyme fabrique des écrans pour la SNCF ou la RATP, de Serge Carpentier, patron de Mecalynox, spécialiste de la chaudronnerie, ou encore Jean-Marc Devise, d’Arras Maxei, produisant des biens d’équipement pour les industries électriques ou encore Alain Fischer, patron d’une société alsacienne qui fabrique des boîtes aux lettres…