mercredi 7 décembre 2011

James Thiery : un ex-Porcher au service des licenciés

Elisez l'Ardennais de l'année.

Un pan de l'histoire industrielle de Revin s'en est allé avec la fermeture d'Ideal Standard. À travers la vie de James Thiery, un ex-Porcher, c'est un hommage rendu ici à des générations d'Ardennais qui ont participé à la renommée du savoir-faire revinois. Car comme pour tant d'autres, pour ce Revinois, Porcher était une histoire de famille. Son grand-père Gabriel Thiery, né à Revin, était entré dans l'usine de sanitaire en 1934. « Il a commencé en fonderie et a terminé en céramique », indique James Thiery.
Après avoir fait ses débuts à la fonderie Billard, son père, né en 1932 à Saint-Michel, suivra le même chemin quelques années plus tard en 1954 exactement. Il était mouleur à main.
Quant à James Thiery, titulaire d'un CAP de chaudronnerie obtenu au collège d'Orzy, il a démarré chez Dardenne à Haybes, où le rythme hebdomadaire était de 52 heures. Il a ensuite été embauché chez Porcher le 27 septembre 1974. Il avait alors 17 ans.
« À Porcher, on était à 46 heures pas semaine. À l'époque, en 1974, j'ai eu un entretien rapide avec Jacques Thomas, le responsable du personnel. Le chef de service avait dit à mon père qu'il recherchait du monde. Il a obtenu un rendez-vous. Et je me suis présenté sans CV ni lettre de motivation », se souvient James Thiery, qui a, tour à tour, occupé plusieurs postes au moulage. Par la suite, j'ai travaillé à l'entretien général, modelage des métaux, l'atelier acrylique, à l'ébarbage, émaillage, à l'entretien de la fonderie pour le cubilot.
Syndiqué CFDT depuis son entrée à l'usine, James Thiery fait partie des délégués investis dans la bataille des Porcher.
« Pour qu'une entreprise marche, il faut investir dans l'humain et dans le matériel. Ce qu'Ideal Standard n'a pas fait. Et on a fini par mourir », raconte-t-il.
Aujourd'hui James Thiery fait toujours partie d'Ideal Standard. Il continue de se battre pour ses collègues avec les moyens dont il dispose. Il s'occupe du reclassement à la cellule mise en place dans l'ancien local de radiologie de la clinique de Revin. Pour l'heure, la moitié des effectifs a soit retrouvé un travail, soit suit une formation avec promesse d'embauche à la clé. Mais il espère bien que d'ici la fin de cet accompagnement personnalisé, tous retrouveront un travail.
Bien connu dans le monde de l'ovalie, James Thiery œuvre également dans le rugby en tant que président du Rugby olympique de Charleville-Mézières. Il est aussi juge aux prud'hommes.

vendredi 18 novembre 2011

Samsonite : on en parle aujourd'hui ... et qui en était propriétaire?

COMMENT SE DÉBARRASSER D’UNE USINE EN FRANCE 
A   BAS COUT ET A COUPS BAS
 
 
SAMSONITE doit fermer l’usine d’Hénin Beaumont le 30 juin 2005 par la volonté de BAIN CAPITAL, fonds de pension propriétaire.
SAMSONITE avait déjà licencié 100 personnes un an auparavant.
Pour éviter à nouveau de graves conflits, aucun dirigeant ne veut prendre la responsabilité de la fermeture.
Officiellement,  80 Millions de dollars sont provisionnés aux Etats-Unis pour la fermeture de l’usine d’Hénin Beaumont.
 
AUTRE SOLUTION : TROUVER UN  REPRENEUR
Coût qui va être démontré : 5 Millions d’euros, et surtout sans les inconvénients d’une fermeture et pour l’image de la marque.
 
 
 
I  - RECHERCHE DU REPRENEUR
 
C’est alors que l’usine d’Hénin Beaumont (unité de production de valises) fut mise en vente dans différents cabinets spécialisés dont celui de M. Maxime RONSAIN qui le présenta au cabinet d’avocats François FAUVET.
Cette reprise est proposée à Messieurs AUREL et SCHRICK qui créent la société ENERGY PLAST. Ils ont en projet la production de panneaux solaires en France avec un contrat de distribution de la société SOLAR WATT en Allemagne, en trois temps :
 d’abord vendre les panneaux solaires,
 les assembler sur place,
 produire dès que le marché français sera à maturité,  délai alors estimé à 2 années.
Une part de 20% du marché français est possible et permettrait l’emploi de 400 personnes.
 
Une première offre de Samsonite est refusée par Messieurs AUREL et SCHRICK, la charge de travail proposée pendant 18 mois est insuffisante, l’offre de reprise aussi.
Monsieur Olivier WALTER (ancien directeur financier de DELSEY) propose alors de combler le manque de charge de travail par la production de valises no name à partir de moules SAMSONITE et soumet un plan d’exploitation prévisionnel qui va assurer le maintien de l’exploitation de l’usine dans les délais impartis pour entreprendre une reconversion.
La  proposition de Monsieur Olivier WALTER est très étayée et est agréée par SAMSONITE qui en dernier ressort est l’expert indiscutable. La cession s’opère au 1er septembre 2005.
L’aide aux repreneurs est d’environ 9 millions d’euros mais qui sera en réalité 4 millions d’euros parce que  d’une part SAMSONITE bloque une partie de la somme (jusqu’à 24 mois), se rembourse immédiatement 1 million et d’autre part, parce que le cabinet FAUVET et  M. Olivier WALTER prélèvent, avant même la signature, des honoraires de 1 million d’euros à la surprise des repreneurs (au motif de ses honoraires, des honoraires d’avocats, et de la charge de travail complémentaire qu’il va apporter).
Ce prélèvement immédiat n’était absolument pas prévu dans le compte d’exploitation.
 
II - EXPLOITATION
  En fait, dès les premières semaines d’exploitation, la charge de travail promise par le compte d’exploitation validé par SAMSONITE n’existe pas.
La société WALCO,  présentée par M. Olivier WALTER (administrateur de cette société) ne passe pas les commandes prévues.
 Tout va se dégrader à partir de ce moment, plus de 100 personnes sur 200 sont au chômage technique, alors que ENERGY PLAST embauche plus de 15 personnes pour développer le solaire. En effet, le département photovoltaïque, contrairement à toutes allégations, arrivait à un chiffre d’affaires et des prévisions substantiels, des commandes étaient déjà obtenues, un parc solaire était installé devant l’usine (qui fut vandalisé), des achats avaient été passés pour approvisionner du silicium nécessaire à la fabrication des panneaux. Une chaîne d’assemblage fut installée (elle figure même dans le catalogue des ventes du matériel après la fermeture de l’usine).
[Une usine de fabrication de panneaux solaires qui emploie actuellement plusieurs centaines de personnes fonctionne très bien en Angleterre à partir d’un support plastique, ce qui devait être réalisé à Hénin Beaumont.]
C’est un manque de charge de travail dramatique pour l’usine de près de la moitié de sa capacité par rapport au prévisionnel approuvé par SAMSONITE.
Les repreneurs qui n’ont perçu qu’une aide de 4 millions d’euros, perdent 380 000 euros par mois malgré tous les efforts déployés pour donner du travail à l’usine de toutes les manières possibles. On peut imaginer très rapidement après 17 mois d’exploitation, où est passée l’aide aux repreneurs. Comment peut-il être reproché de ne pas avoir déployé la fabrication de panneaux solaires alors que l’aide à la reconversion passe tous les mois dans le manque cruel de charge de travail promis, (50% de chômage technique).
 
Il convient de faire courir comme information que cette aide ne peut être ailleurs que dans la poche des repreneurs. Tout va être mis en œuvre, en particulier avec les coups de butoir donnés par la CGT à la presse, qui vont bien servir SAMSONITE, créant ainsi un écran de fumée sur la vérité,  car il s’agit bien d’une opération d’essaimage et d’escamotage de la fermeture de l’usine.      
 
 
 
 
 III - LA FERMETURE
 
Au mois de janvier 2007, la situation était désastreuse.
Les manifestations étaient violentes, les camions bloqués, (l’usine produisait pour des sous-traitants divers, en particulier pour l’automobile, plasturgie…), les pneus brûlaient dans la cour de l’usine, (on comprend bien pourquoi SAMSONITE n’a pas voulu affronter ça).
Un médiateur est nommé par le Tribunal de Commerce, M. Régis VALLIOT. Il réunit salariés, syndicats, CGT, SAMSONITE, ENERGY PLAST sous l’égide du Sous-Préfet.
Il analyse rapidement la situation : conserver le site avec 80 personnes, c’est possible mais il supplie les syndicats de laisser sortir les camions sinon il n’y aura plus de crédibilité auprès des clients restants.
La CGT va consulter la base : refus, les camions resteront bloqués.
Le lendemain, le médiateur annonce que tout est perdu.
 
BAIN CAPITAL et la CGT aboutissent au même résultat : la fermeture
SAMSONITE était bien tranquille derrière l’écran de fumée provoqué par la CGT et relayé par la presse.
Le Président Directeur Général de SAMSONITE, M. BOTOLI, de nationalité italienne et résidant à Londres, est reçu par le Ministre du Travail, M. Gérard LARCHER, sous les ors de la République (les repreneurs sont les coupables) et retourne le soir même à Londres, au siège et on imagine très bien le coup de coude qu’il doit donner à son ami du fonds de pension (BAIN CAPITAL), se réjouissant de la belle opération qu’ils venaient de conclure.
Dès le lendemain de la fermeture, SAMSONITE réclame le remboursement des 1,8 M euros qui restent dans la caisse d’ENERGY PLAST (oui, la société arrête avec 1,8 M euros dans sa caisse au Crédit Mutuel) alors que la CGT, les médias ne cessent et ne cesseront jamais de crier que les repreneurs ont soustrait cette somme. Cet argent est là, bien là, bloqué par le repreneur et mis à la disposition du liquidateur. Il est en charge de cette somme et il pense que juridiquement SAMSONITE va obtenir gain de cause pour le récupérer.
 
 
 
IV - A QUI PROFITE L’OPERATION ?
 
Là, il convient de bien préciser les choses : quelques semaines après la cession de l’usine d’HENIN BEAUMONT, BAIN CAPITAL vend SAMSONITE (évidemment sans l’usine d’HENIN BEAUMONT) à un autre fonds de pension pour la somme de 1 millard 700 millions de dollars.
  Par un effet de levier, BAIN CAPITAL, le fonds de pension, a gagné à minima 50 millions d’euros sur cette opération et SAMSONITE est partie civile au procès !!!
  De leur côté, Olivier WALTER et le cabinet FAUVET ont gagné 1 million d’euros.
  SAMSONITE a évité tous les conflits sociaux et les frais de la fermeture de l’usine.
Dès la fermeture, SAMSONITE a immédiatement récupéré ses moules par voie judiciaire.
SAMSONITE a une usine en Inde qui fonctionne très bien.
 
A NOTER
C’est la même opération que METALEUROP avec une subtilité en plus. Le PDG de METALEUROP avait été recruté par petites annonces.
Là, c’est plus sophistiqué. Il suffit de faire croire que la reprise sera une  affaire viable pour les salariés et les repreneurs.
SAMSONITE a présenté le compte d’exploitation prévisionnel sans plus d’expertise et avec la plus grande légèreté au Comité d’Entreprise avec M. Olivier WALTER (qui d’autres que ces experts peuvent mieux connaître le marché de la bagagerie?). Le plan  présenté a de quoi rassurer les repreneurs ainsi que les salariés puisque le photovoltaïque devra se développer progressivement et  à moyen terme.
«  Ne vous inquiétez pas Messieurs les Repreneurs, nous sommes liés, nous ne vous abandonnerons jamais », c’est ce que disait SAMSONITE.
Les multinationales savent très bien se servir des lobbyistes et pour 80 Millions de dollars  peuvent faire l’histoire selon leurs souhaits.
 
 
 
ASPECT JUDICIAIRE
La chancellerie, les médias, la police, le tribunal, avec une fulgurance remarquable, citation directe, sans juge d’instruction, sans avocats.
Par quel miracle SAMSONITE s’est retrouvée partie civile…
Par quel miracle, le coupable est devenu la victime ? « On invite le pyromane à souffler sur les braises ».
Trois procureurs, pas moins, vont s'abattre comme la foudre :
Le premier, celui de la Chancellerie du Ministère Public,  s’adressera plus aux médias qu’au Tribunal et dans la nostalgie des sections spéciales va réclamer une sentence pour l’exemple.
Le second, Fiodor Rilov est là. Il était l’avocat des salariés mais comme les salariés ne sont pas Partie Civile (ce qui semble avoir échappé à tout le monde), par un artifice dont il a le secret, il s’invite à la curée au prétexte qu’il défend la Commune, (cette dernière n’était sans doute pas au courant que SAMSONITE avait pris la décision de fermer l’usine et que les repreneurs avaient en fait prolongé son activité pendant 14 mois). Alors on se demande ce qu’il fait là. Il a, LUI, la bienveillante écoute du Tribunal. Sans juge d’instruction, sans avocat, il est comme « un poisson dans l’eau ». Ca doit lui rappeler avec nostalgie les procès en Europe de l’Est dans les années cinquante. Il ne peut pas s’empêcher de mettre la tête d’un patron au bout d’une pique. Pourtant, au contraire de son confrère qui va suivre, c'est plus tard qu'il fera preuve d’un étonnant discernement en prenant de la hauteur sur le dossier et qu'il mettra en lumière les responsabilités de SAMSONITE.
Le troisième, M. Cateli, représente le liquidateur. Fondu de frustration, il veut être le Procureur en chef, ne parle que du passif, oublie totalement l'actif qu'il détient. Il est amnésique sur SAMSONITE et a totalement oublié que l’usine devait fermer en juin 2005, il n'aura pas la clairvoyance de son confrère Rilov.
 
                                                                                                    "La justice ça peut pas être la curée et n'importe quoi."
                                                                                                                                                               Le Juge Gilbert Thiel
 
Soyez tranquille Samsonite avec vos millions entassés, la justice est passée et Voltaire est mort deux fois en France.

jeudi 17 novembre 2011

La présence reconnue d'amiante change tout | L'Union


Revin (Ardennes). « L'affaire ne fait que commencer », déclare Me Brun. Le rapport final demandé par le CHSCT sur l'amiante sera présenté aujourd'hui. Pour les salariés, tout doit être renégocié.

«ON va tranquillement voir son médecin… Vous avez tous été exposés à l'amiante », conseille Me Brun, avocat des licenciés d'Ideal Standard International.
Le visage inquiet, une cinquantaine d'ex-Porcher, réunis hier en mairie de Revin, écoutent leur défenseur.
Cette réunion était destinée à leur expliquer ce qui va changer pour eux à la suite de la restitution du rapport final sur l'amiante effectué par le cabinet Technologia.
Ce rapport demandé par le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'entreprise était contesté par la direction.
Dans un arrêt en date du 18 octobre, la cour d'appel de Reims a reconnu le bien-fondé du CHSCT à mandater son propre cabinet d'expertise.
Les conclusions du rapport seront rendues, aujourd'hui, par les experts lors d'une réunion avec les membres du CHSCT, de la direction, de l'inspection du travail, de la caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT).
« Le rapport dit qu'il y avait de l'amiante partout. Dans les fours bien entendu, mais aussi dans la toiture, les plafonds, dans les bureaux, partout », explique Me Brun.
Conséquences pour les salariés ?
« D'abord, il s'agit d'un vrai problème de santé. Les salariés doivent prendre rendez-vous chez leur médecin pour faire tous les examens nécessaires.
Ensuite, cela va entraîner une vraie anxiété. Des fois, les maladies se déclenchent tente ans plus tard. Il y aura un préjudice d'anxiété. On va devoir demander réparation pour ce préjudice au conseil des prud'hommes.
Ensuite, on va demander à l'Etat de classer le site comme amianté. L'intérêt est que les salariés puissent bénéficier des prêts retraites amiante à partir de 50 ans. En effet, il ne faut pas que les salariés seniors subissent la double peine : le licenciement - avec, à leur âge, une quasi-impossibilité de se reclasser - et la maladie », poursuit Me Brun. « Les accords de licenciement ne sont plus valables »
Cette nouvelle donne entraînera aussi un bouleversement en termes de compensation.
« Ideal Standard croyait que l'affaire était close, mais elle ne fait que commencer », informe Me Brun.
« Le dossier du licenciement économique et du plan de sauvegarde de l'entreprise ne fait que débuter, car les transactions signées par chacun des salariés pour toucher la somme de 22.500 euros* ne sont pas valables. Chaque salarié retrouve le droit de contester le bien-fondé de son licenciement », poursuit Me Brun.
D'expliquer que, parallèlement, l'accord individuel signé entre l'employeur et chaque personne n'est pas valable, car il résulte d'un accord collectif des syndicats et non d'un accord individuel.
« On ne peut pas faire deux procédures sur le plan prud'homal, on est obligé de lier les deux affaires », explique Me Brun.
Dans cette vaste affaire, les salariés d'Oxame (ancienne fonderie Porcher fabriquant des baignoires) vont aussi rejoindre le combat.
« Notre combat commence avec les Oxame qui sont tous nos anciens collègues de Porcher, nous sommes décidés à aller jusqu'au bout », explique Marie-Claude Moriau, ancienne secrétaire du CE de Ideal Standard (ex-Porcher céramique, WC lavabo, gros grés et petit grés)
A.J.



* Les licenciés conserveraient toutefois le bénéfice de la prime de 22.500 euros.

dimanche 2 octobre 2011

Le gros démantèlement de la ferraille commence chez Porcher | L'Union


REVIN (Ardennes). La défunte Porcher fermée en avril se réduit peu à peu en pièces détachées. Le gros démantèlement débute cette semaine.

LE démantèlement des petits circuits de feue Porcher, débuté juste après la fermeture de l'usine fin avril, est terminé depuis vendredi. Les petites chaînes de montage, bancs de moulage et petits convoyeurs sont devenus pour la plupart de la matière première, refondus dans les aciéries.
Certaines pièces ont aussi été rachetées par des usines locales, d'autres reprises par Ideal Standard (ex-Porcher).
Place maintenant au gros démantèlement. Cette phase commencera cette semaine.
« Il y a de gros circuits. Le circuit d'émaillage, le circuit gros grès, par exemple, qui constituent plusieurs centaines de tonnes de ferrailles », explique Régis Depay, secrétaire du CHSCT (comité d'hygiène et sécurité et des conditions de travail).
« Rien que les circuits gros grès sont sur trois à quatre étages », renchérit Patrick Faillon, ancien mouleur.
Seules les zones non-amiantées seront démantelées pour l'instant. En effet, le désamiantage est au statu quo. Et ceci depuis que la direction de l'usine Ideal Standard a contesté le rapport de l'expert- le cabinet Technologia - choisi par les syndicats de l'usine en mars auprès du tribunal d'instance de Charleville-Mézières. La direction a été déboutée une première fois et a fait appel.
Les membres du CHSCT de l'usine ont les yeux rivés sur le mardi 18 octobre, date à laquelle la cour d'appel de Reims rendra sa décision pour la reconnaissance du rapport de Technologia (lire ci-contre).
En attendant, les ouvriers du chantier de démantèlement doivent travailler avec force précaution.

Amiante dans les fours

« Dans le gros grès, il y a des zones qu'on ne touche pas tant que le doute n'est pas levé sur la présence d'amiante », soutient Sébastien Devallée, ancien responsable gros grès.
Le démantèlement des fours se fera en dernier lieu car ils sont soupçonnés de contenir de l'amiante à foison.
« Il y a deux grands fours de cent mètres de long. On les appelle les ''fours tunnels'' qui fonctionnaient avec du gaz. Il y a aussi le four 5 qui cuisait des pièces. Les wagons de four électriques sont aussi amiantés », détaille M. Depay.
Et il n'y a pas que le maniement de l'amiante qui demande des précautions, il y a aussi les fibres de céramique. « Elles ne sont pas reconnues nuisibles par la Sécurité sociale mais elles sont cousines de l'amiante. Elles se trouvent dans les fours et dans les wagons. On n'y touche pas pour l'instant », conclut M. Depay.
Arlyne JEANNOT

Amiante : la prise en charge des salariés dépendra du rapport | L'Union

La reconnaissance du rapport du cabinet d'expert Technologia, contesté par Idéal Standard, va impacter sur la prise en charge des soins dont pourront avoir besoin les anciens salariés de Porcher.
« Bon nombre de personnes sont susceptibles d'être malades. Le cabinet a cité des oublis de protection, nous avons travaillé sans protection pendant des années », soutient Régis Depay.
« Dans le prérapport de Technologia, vingt-sept prélèvements ont été faits. Sur les vingt-sept prélèvements, dix-huit sont positifs. Les prélèvements ont été faits par exemple dans des joints de ventilation de chauffage, des joints de bribe, des jupes de wagon », poursuit-il.
Le syndicaliste rappelle que l'abestos, maladie causée par l'amiante, peut se déclarer des années après avoir été exposé à ce matériau.
La direction a, par ailleurs, engagé un autre cabinet d'expert, Socota, qui, lui, a effectué cinq prélèvements. Tous se sont relevés positifs.
Un prélèvement d'ambiance a aussi été fait. « Il s'est révélé négatif. »
« C'est normal, il n'y a plus d'activité maintenant », soutient M. Depay.
Nous avons tenté de joindre la direction sans succès.

mercredi 1 juin 2011

Voilà, c'est fini...

Notification de licenciement reçue ce matin, même préparé depuis le 12 janvier, ça fait mal...
Bon courage à tous.

jeudi 26 mai 2011

Amiante chez Porcher : la justice saisie | L'Union

Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Charleville (les initiés disent le « Tass ») est saisi de différentes procédures concernant l'amiante et ses conséquences sur la santé des salariés sur le site de Porcher à Revin.
Mardi, l'avocat des salariés, Me Philippe Brun, a plaidé pour que soit reconnue l'expertise diligentée par le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), le groupe Ideal Standard s'en tenant au rapport qu'il avait lui-même commandé, ou, selon Me Brun, « ne retenant des travaux du CHSCT que la partie qui l'intéresse… ». Le « Tass » rendra sa décision sur cette question le 7 juin prochain. A noter, toujours selon Me Brun, que l'inspection du travail aurait par ailleurs enjoint l'employeur « à remettre aux salariés des attestations d'exposition à l'amiante ».
Pour l'heure, la sécurité sociale aurait reconnu six cas de salariés ou anciens salariés comme victimes de pathologies dues à l'amiante, donnant lieu à une indemnisation par le Fonds national d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva).

C'est ainsi que l'usage veut désormais que le Fiva, justement, se retourne ensuite vers l'employeur et saisisse le « Tass » pour faire reconnaître « la faute inexcusable » de l'employeur en question dans le fait d'avoir contracté cette maladie. C'est précisément un de ces dossiers qui devait être étudié mardi : mais le dossier n'a pas, semble-t-il, été retenu et l'affaire a donc été renvoyée à une date ultérieure.
Sachant évidemment que ces procédures sont initiées parallèlement à d'éventuelles poursuites pénales.
Sur ce, selon plusieurs sources, le chemin reste encore long pour que soit éventuellement ajouté le nom de Porcher Revin à la liste ministérielles des sites classés « amiante » pendant telle ou telle période. Sachant évidemment que les process industriels ont évolué au fil des années et que le critère de l'Etat (pour le classement) est la manipulation de l'amiante en vrac ou à l'air libre (durant une période donnée).
Ph.M.

samedi 21 mai 2011

Création de D.A.C.I.S

Question orale concernant la fermeture de l'usine ideal standard dans le jura | Questions orales sans débat | Questions | RDSE, Sénat

Question orale concernant la fermeture de l'usine ideal standard dans le jura

Question de monsieur Gilbert Barbier au ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique

Gilbert BARBIER
M. le président. La parole est à M. Gilbert Barbier, auteur de la question n° 1292, adressée à M. le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique.
M. Gilbert Barbier. Monsieur le ministre, le 12 janvier dernier, le leader mondial de la salle de bains Ideal Standard International, arguant d'une chute importante du marché de la salle de bains traditionnelle, a annoncé brutalement et sans préavis la fermeture de deux sites français de production, dont celui de Dole, dans le Jura.
Or cette usine de Dole, longtemps spécialisée dans la fabrication des radiateurs en fonte, avant sa reconversion dans le sanitaire, faisait partie du paysage industriel de la région depuis plus de cent ans. À Dole, pour beaucoup, c'était « les radias ». Plusieurs générations de jurassiens ont travaillé dans cette usine.
Tout cela appartient désormais au passé. L'usine a en effet éteint son four le 22 avril dernier. Après s'être battus pour le maintien de l'activité industrielle, les 163 salariés concernés ont finalement accepté, au début du mois d'avril, un plan de sauvegarde de l'emploi. Il nous faut convenir que, au-delà du gâchis économique, les négociations ont été satisfaisantes sur le plan humain, la direction du groupe américain ayant engagé 35 millions d'euros pour les deux sites.
Il ne faut toutefois pas se leurrer. Avec le reclassement professionnel, le plus dur reste à venir, dans une région où les emplois industriels sont peu nombreux. Le bassin dolois, comme le Jura tout entier, a subi très durement la crise économique, avec notamment, à proximité de Dole, la disparition de Tefal à Dampierre.
Il reste à régler le devenir des 40 000 mètres carrés du site industriel. Sur ce point, un autre challenge s'engage. Le groupe Ideal Standard doit, là aussi, assurer ses responsabilités, en termes de dépollution comme de réimplantation de nouvelles activités industrielles. L'État, dans le cadre du contrat de développement économique, doit également intervenir, comme il s'y est engagé.
Subsistent beaucoup d'incertitudes et surtout d'inquiétude. Le site sera-t-il classé « amiante » pour parer à toute éventualité concernant les anciens salariés, qui, pour certains, ont travaillé dans des conditions difficiles ?
En tout état de cause, une page se tourne sur cette importante usine de la région, sans que l'on sache très bien ni comment ni par qui sera écrite la suivante.
Une réunion avec les élus s'est tenue à Matignon en février dernier. Monsieur le ministre, pourriez-vous nous faire un point sur l'engagement de l'État dans cette affaire ? Quelles sont les voies recherchées pour maintenir la vocation industrielle de Dole, derrière le leader que représente Solvay ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Éric Besson, ministre auprès de la ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. La fermeture par le groupe Ideal Standard, d'ici à la fin de juin 2011, de son usine de Dole, qui fabrique des appareils sanitaires en céramique, est durement ressentie car elle entraîne - et je le regrette - la suppression de 163 emplois.
Le groupe, qui a déjà fermé des usines en Europe - deux sites en Italie, un en Espagne et un en Grèce - justifie cette décision par une surcapacité de production, due, explique-t-il, à la chute du secteur de la construction et de la rénovation immobilières, et à la baisse significative du marché de la céramique sanitaire au profit de nouveaux matériaux.
A l'annonce de cette décision, j'ai immédiatement mobilisé mes services. Mon cabinet a reçu en mars la direction du groupe, ainsi qu'une délégation d'élus du Jura, dont vous faisiez partie, monsieur le sénateur - et je salue votre attachement personnel à ce dossier -, afin d'évoquer les conditions de la fermeture du site et les pistes de soutien envisageables.
Dans ce contexte difficile, l'État veillera à ce que le groupe assume ses responsabilités envers les salariés, afin que chacun dispose d'un maximum de chances de retrouver un emploi, mais aussi en termes d'actions à mettre en œuvre pour favoriser la revitalisation du territoire.
À la fin du mois de mars, la direction du groupe a proposé 35 millions d'euros pour financer le plan social, accepté à la quasi-unanimité des salariés. Les indemnités de licenciement s'échelonneront de 32 000 euros pour un salarié récemment embauché jusqu'à 91 000 euros pour les plus anciens. Les salariés qui auraient éventuellement trouvé un nouvel emploi avant la fin de la procédure bénéficieront des mêmes aides.
En ce qui concerne la « revitalisation » du territoire, l'entreprise a été soumise à une contribution à hauteur de quatre SMIC par emploi supprimé. Un projet de convention de revitalisation a été discuté le 2 mai dernier sous l'égide du préfet et la tenue d'un comité départemental de suivi est déjà prévue le 17 mai, en présence des élus locaux associés à cette démarche de réindustrialisation.
Je puis vous assurer, monsieur le sénateur, que mon cabinet, particulièrement attentif à la reconversion du site, veillera à ce qu'Ideal Standard y contribue, à la hauteur de la réputation et des moyens financiers de ce groupe.
M. le président. La parole est à M. Gilbert Barbier.
M. Gilbert Barbier. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse. Effectivement, M. le préfet du Jura a annoncé très rapidement la tenue d'une nouvelle réunion, prévue le 17 mai.
Il me semble malgré tout important de savoir, premièrement, si Ideal Standard va maintenir son activité logistique censée rester sur place et, deuxièmement, si le site pourra être réutilisé pour implanter de nouvelles activités. Je pense qu'un véritable problème va se poser, compte tenu de la nature spécifique de l'ancienne activité, et je souhaite que les services de l'État puissent veiller avec une attention particulière à ce que ce site ne devienne pas une friche industrielle, comme c'est malheureusement trop souvent le cas sur notre territoire.

dimanche 24 avril 2011

Porcher / La « bataille de l'amiante » démarre | L'Union

REVIN (Ardennes) L'usine a fermé mais pour autant le combat des « Porcher » n'est pas terminé. Avec l'aide de Me Brun, ils essaient de faire reconnaître l'exposition à l'amiante. Deux ouvriers ont déjà porté leur cas devant le tribunal.
«POUR moi, une page s'est tournée mais le livre n'est pas fermé », lance Régis Depaix. Représentant syndical central et secrétaire du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) chez Ideal Standard, il sous-entend par là que la lutte n'est pas encore tout à fait terminée. En effet, les représentants syndicaux avec l'aide de l'avocat Me Philippe Brun s'attaquent maintenant à un autre volet : celui de la santé des ouvriers. Et plus particulièrement des problèmes d'amiante.
Un premier cabinet d'expertise, Socotec, a été mandaté par la direction avec l'accord du CHSCT pour réaliser des prélèvements. Mais le CHSCT a souhaité pousser plus loin les analyses en mandatant un autre cabinet. Une requête qui a été rejetée par la direction.
« Deux salariés ont été identifiés et reconnus comme atteints d'une maladie professionnelle suite à l'exposition à l'amiante dans l'usine. C'est une faute inexcusable de l'employeur », confiait Régis Depaix.
Car même s'il y a eu une campagne de désamiantage il y a quelques années, les salariés revinois d'Ideal Standard sont formels : nombre de leurs outils de travail contiennent encore cette fibre potentiellement cancérigène.

« De l'amiante dans les gaines d'aération »

« Dans les wagons, il y a des plaques d'amiante. Entre les parois des fours, il y a des plaques d'amiante. Dans certains joints des brûleurs, il y a des plaques d'amiante. Et dans les gaines d'aération et de chauffage, il y a de l'amiante », atteste un salarié.
Me Philippe Brun, l'avocat rémois représentant l'intersyndicale, a naturellement été saisi du dossier et d'engager un nouveau bras de fer avec la direction sur ce point : « Avec la problématique de l'amiante, il ne faudrait pas que les ouvriers subissent la double peine. Nous travaillons actuellement sur cette reconnaissance car elle permettrait de gagner des années de retraite pour les ouvriers. C'est pourquoi nous en appelons au sens des responsabilités de la direction, des pouvoirs publics pour que la reconnaissance de l'exposition à l'amiante soit facilitée. »
Un problème qui existe apparemment depuis plusieurs années déjà. Et le cas des deux salariés (lire ci-dessous) identifiés doit justement passer au tribunal des affaires sociales de Charleville-Mézières le 24 mai prochain.
Céline SOUHAMI

Jean-Yves Malouli, victime de l'amiante | L'Union

Jean-Yves Malouli est salarié chez Porcher devenu Ideal Standard, depuis 1973.
Il a débuté comme cariste avant de petit à petit gagner en grade et devenir agent de maîtrise à la fonte. « J'ai travaillé entre-temps à la fonte, l'émaillage, au moulage, à la conception céramique », précise-t-il.
En 2004-2005, Jean-Yves Malouli passe un scanner.
Les médecins détectent une anomalie. Il passe alors une biopsie afin d'affiner le diagnostic. « Il s'est avéré que j'ai été exposé à de l'amiante alors que je passais régulièrement des radios ici et ils n'ont jamais rien vu ! », raconte, colère, Jean-Yves Malouli.
Sa maladie est alors reconnue comme maladie professionnelle par l'inspection du travail. « J'ai travaillé avec de l'amiante même si cela ne rentre pas dans le concept de production. Il y a eu une conciliation à l'amiable en 2006 mais elle n'a abouti à rien et donc nous sommes allés en justice. »
Fin mars, le dossier aurait dû passer en jugement mais les avocats de la direction ont réussi à obtenir l'ajournement et l'audience a été reportée au 24 mai prochain.
C'est à cette date, en principe, que les deux salariés « Porcher » qui ont été exposés à l'amiante sauront si leur dossier a été pris en compte ou non.

samedi 23 avril 2011

Colère et peine | L'Union

• Marie-Claude Moriau, représentante de l'intersyndicale Ideal Standard : « Pour moi, syndicalement, c'est un échec. Nous avons fait ce qu'il fallait pour que les gens partent la tête haute et puissent se reconstruire ailleurs.
Mais syndicalement, c'est un échec. J'aurais voulu sauver l'emploi. Merci à tout le monde d'être venu nous soutenir ».

• Jacky Sarazin, secrétaire de la section PCF de Revin : « Je suis en colère, pour les salariés, pour Revin, pour toute la population, pour le bassin d'emploi qui voit disparaître 150 emplois. Ce n'est pas parce que les ouvriers vont avoir des primes que cela est satisfaisant, parce que d'ici quelques années, qui va leur donner un emploi ? C'est le résultat d'une politique ultralibérale, qui vide de sa substance la technologie et le savoir-faire de notre bassin. C'est comme s'ils étaient venus donner l'aumône avant de partir et d'aller faire du profit ailleurs, dans des pays à bas coûts ! ».

• Lysian Fagis, syndicaliste CFDT Electrolux : « C'est un échec cuisant honteux et phénoménal. C'est une victoire pour personne, surtout pas pour les syndicats, ni pour la ville. Si victoire il doit il y avoir, c'est celle du groupe Ideal Standard ».
• Bernard Dahout, ancien maire de Revin : « Je suis bien triste. Je pleure avec les ex-Porcher. Mme Moriau a fait un discours digne. C'est toute une histoire à Revin qui s'en va. Avant un mouleur trouvait du travail où il voulait. Aujourd'hui, ce n'est plus pareil. Le pognon des capitalistes, ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils font ».

• Christian Deschamps, syndicaliste CGT SN Oxame : « C'est une grande victoire pour les patrons malheureusement. Il y aura de la casse dans six à sept mois et un retour de bâton car certains ouvriers, vus l'âge auront du mal à retrouver du travail. Aujourd'hui, je suis aussi très peiné par la perte d'un très grand syndicaliste André Nivelet.
Il était un exemple pour tout le monde, de par les nombreux combats qu'il a mené et gagné. Une pensée également pour Claude Mleczak, Jacky Mougenot ».

• Michel Philippe, salarié Porcher et maire d'Anchamps : « C'est un enterrement industriel. Je présente mes sincères condoléances à une activité qui disparaît. Une somme d'argent, cela reste éphémère. Dans trois, cinq ans, il n'en restera plus rien. Il faut que les élus se mobilisent pour l'emploi ».

• Me Philippe Brun, avocat des salariés : « Au-delà du gâchis économique (lire par ailleurs, NDLR), il faut convenir que sur le plan humain, le plan social qui a été négocié est de qualité. Mais il ne faut pas se faire d'illusion : à moyen terme, deux ou trois ans, ce sera très bien si la moitié des salariés a retrouvé un emploi. Une autre bataille commence par ailleurs. Il faut que l'usine soit classée « amiante » pour anticiper les éventuels problèmes de santé que risquent d'affronter les « futurs anciens salariés ». Et leur permettre de bénéficier des dispositifs et indemnités nécessaires. Ideal Standard refuse, pour l'instant, que nous réalisions une expertise via le CHSCT… »

• Dominique Ruelle, conseillère générale (PS) :
« On ressent évidemment beaucoup d'émotion. Une page se tourne, sans que l'on sache très bien encore qui et comment sera écrite la suivante… Il y a beaucoup d'incertitudes, même si l'on travaille au devenir du site (NDLR : au niveau du groupe qui doit assumer ses responsabilités comme l'a rappelé récemment le préfet, en terme de dépollution comme d'activité future, de l'Etat, des collectivités).

Arrêt de la production à Idéal Standard : "Fidèles jusqu'au bout" (source le Progrès du 23/04/2010)

Idéal Standard à Dole : depuis hier, c'est fini (source le Progrès du 23/04/2010)

mercredi 20 avril 2011

Ideal Standard / Ultime manif vendredi | L'Union

REVIN (Ardennes). L'ancienne usine Porcher, aujourd'hui Ideal Standard, connaît ses toutes dernières heures. L'enterrement aura lieu vendredi matin. L'intersyndicale lance un dernier appel à la mobilisation des Revinois.
«CE cercueil, c'est le symbole de nos années de travail. Il contient notre histoire. Nous le brûlerons le jour où nous fermerons définitivement nos grilles. Et j'espère que de ces cendres, la flamme de notre lutte pour l'emploi ne s'éteindra jamais », déclarait Marie-Claude Moriau, représentante de l'intersyndicale lors de l'opération « Revin ville morte », qui avait suivi l'annonce du projet de fermeture des sites Ideal Standard de Revin et de Dole (voir nos éditions du 29 janvier).
Et ce malheureux jour, c'est vendredi. À l'instar de la première mobilisation, ce sera à nouveau une journée tout en symboles pour la mort d'une usine symbole, d'un patrimoine industriel, mais aussi historique. Vendredi, Revin dira adieu à « Porcher ».

« Le cœur n'y est plus »


L'enterrement est prévu pour 10 h 30 devant les portes de l'usine d'Ideal Standard. Comme annoncé, le cercueil sera brûlé, les 148 croix représentant tous les services de l'entreprise seront également mises au bûcher, tout comme le pendu incarnant l'emploi assassiné.
« À toutes celles et ceux qui nous ont soutenus lors de notre première manifestation, nous donnons rendez-vous vendredi matin, pour se joindre à nous », fait savoir Marie-Claude Moriau.
Un dernier appel pour un dernier jour ensemble. Car ce sera bien la dernière fois que tous les ouvriers se retrouveront dans leur usine. Après… Après, c'est un deuil long et difficile qui les attend. C'est pourquoi, au terme de cette ultime action, ils resteront un moment entre eux pour se dire au revoir.
En attendant, à trois jours de la fermeture, les ouvriers vivent ces dernières heures avec une certaine et naturelle appréhension. « Ils voient arriver l'échéance. Alors forcément, le cœur n'y est plus », confie Marie-Claude Moriau.

Céline SOUHAMI

Ideal Standard, vers un coupon de plus de 10%? | OBLIS

Ideal Standard annonce sur son site internet le lancement d’un emprunt obligataire d’une taille de 250 millions d’euros. L’obligation a une durée de 7 ans. Les conditions de l’opération ne sont pas encore connues à l’heure d’écrire ces lignes. Malgré tout, plusieurs sources de marché indiquent que le coupon de l’obligation devrait être supérieur à 10%.
Le prix d’émission de l’obligation n’est pas encore fixé. Difficile dès lors de connaître le rendement à l’émission, et la prime offerte par rappport aux taux des midswap. Malgré tout celle-ci doit tenir compte du profil financier de l’entreprise, et de sa notation financière.
Ideal Standard est un emprunteur noté dans la catégorie « haut rendement ». Moody’s note ainsi l’émission obligataire Caa1. Le risque est donc substantiel. La perspective associée à la note est stable.
Par cette opération, Ideal Standard entend lever des fonds destinés à refinancer des emprunts existants.
Ideal Standard est un fournisseur de produits pour la salle de bain en Europe (robinetteries, baignoire, …). L’entreprise est présente dans plus de 20 pays, sous différentes marques comme Ideal Standard, Armitage Shanks, JADO, Porcher, Ceramica Dolomite ou encore Vidima.

dimanche 27 mars 2011

Fonderie dite usine des Radiateurs, usine de porcelaine Idéal Standard

Histoire : 1898, création de la Cie nationale des Radiateurs par la société American Radiator : fabrication d'appareils de chauffage et cuisinières dans la fonderie Courtot à la Bedugue (voir ce dossier) . Construction de celle de la Fenotte en 1905, de la cité ouvrière dite des Polonais vers 1920 (démolie après 1960) , de l'atelier nord (actuel magasin industriel) entre 1919 et 1925, du bureau et de l'infirmerie entre 1925 et 1932, au moment d'une extension vers le sud. 1932, fonderie transférée à Aulnay-sous-Bois. Reconversion, au sein d'American Radiator, en fabrique de produits sanitaires (raison sociale Ideal Standard en 1949) . Construction en 1934 d'une pièce de séchage au sud-ouest, de la menuiserie entre 1947 et 1953. Partie ouest (ancienne fonderie et cubilots) incendiée durant la Seconde Guerre mondiale et rebâtie en 1954 et 1966 par l'entreprise Limousin. Vers 1970 édification de l'atelier de coulage sud, en 1974 de celui abritant la fabrication des baignoires en acrylique. Réorganisation en cours. Station électrique équipée après 1905 de 3 chaudières Babcock et Wilcox, d'une machine à vapeur Jean Crépelle et Cie et d'une dynamo Schneider. Installation en 1934 de 2 fours tunnel de 110 m de long, d'un 3e four en 1955 puis d'un 4e en 1970 (Bricesco à flamme directe, démoli avant 1980) . Modernisation en 1987 et mise en place de 6 presses de coulage Dorst, 2 fours Riedhammer (celui de cuisson, long de 80 m, est à rouleaux, celui de recuisson à wagonnets) et un séchoir à vide Cheramich, puis d'un 3e four (Bricesco, à wagonnets) en 1988. 2500 à 3000 ouvriers après la Première Guerre mondiale (Polonais notamment) , 250 en 1934, 630 en 1958, 287 en 1987. Existence d'un fonds d'archives.
Adresse : 65 rue de Crissey

Type : Inventaire général du patrimoine culturel
Epoque : 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
Auteur(s) : maître d'oeuvre inconnu
Crédits : Sancey, Yves - © Inventaire général, ADAGP

dimanche 20 mars 2011

Reclassement des employés de Porcher La direction propose 120 CDI, les syndicats doutent

LA direction de Porcher (Ideal Standard International) a fait part en début de semaine aux futurs licenciés du site de Revin, de l'existence de 157 postes à pouvoir dans un rayon de 50 kilomètres autour de Revin.
Sur ces offres, 127 emplois sont des postes pérennes, soit en CDI ou en CDD qui déboucherait sur un CDI. Ces postes ont été repérés par un cabinet de reclassement parisien mandaté par la direction.
« La direction nous a parlé de postes dans tous les domaines. Les postes proposés se trouvent aussi bien dans le secteur du service que celui de l'industrie. Quand le directeur nous a annoncé cela, nous étions étonnés. La direction nous a dit qu'il y a 124 postes en CDI. Nous nous sommes dit qu'ils faisaient plus fort que l'ANPE », commente un responsable de service de Porcher.
Si la nouvelle a enthousiasmé ce cadre de direction, les syndicats eux grincent des dents.
« Il faut arrêter de nous prendre pour des andouilles »
« Ca m'étonnerait fort qu'il s'agit des postes en CDI. Il faut arrêter de nous prendre pour des andouilles. Je me demande où ils sont allés pour trouver cette centaine de postes soit disant pérennes dans les Ardennes. Ça tombe comme cela et Pôle emploi n'est même pas au courant ! », s'étonne Marie-Claude Moriau, secrétaire du comité d'entreprise (Force ouvrière) de l'usine.
Pour l'instant, la liste des postes n'a pas encore été dévoilée. Elle devrait être connue, cette semaine, si les syndicats acceptent la proposition de la direction. Mais il faut dire que les syndicats sont pour l'instant un peu froissés.
La raison : la direction a mis en place la cellule de reclassement sans les consulter.
« On n'a rien contre ce cabinet de reclassement parisien mais la direction aurait quand même pu nous en informer. On aurait peut-être pu proposer notre propre cabinet de reclassement », explique Marie-Claude Moriau.
Nous avons contacté Pôle emploi pour connaître le nombre d'offres d'emploi en CDI disponibles à Revin et alentour. L'organisme nous a répondu qu'il ne dispose pas de ces données dans un fichier et nous a demandés un peu de temps pour pouvoir les compiler.
Arlyne JEANNOT

jeudi 17 mars 2011

Ideal Standard / Espace information conseil pour les salariés | L'Union

Le projet de fermeture des sites de Dole (Jura) et de Revin est en route. Une nouvelle réunion du comité central d'entreprise d'Ideal Standard s'est tenue dernièrement. Elle avait pour objet de présenter les mesures sociales d'accompagnement. Il a notamment été question de la mise en place d'un Espace information conseil (EIC), qui aurait pour rôle d'informer les salariés, de les aider à réfléchir à leur repositionnement professionnel, à rédiger leur CV, à se préparer à d'éventuels entretiens d'embauche. Une étude d'employabilité a d'ailleurs été réalisée sur Revin et Dole, laissant apparaître 157 offres à pouvoir sur Revin et 276 offres à DoleLes représentants du personnel ont demandé un délai pour réfléchir à ces propositions. Les comités d'entreprise des deux sites qui se sont réunis hier ont décidé en même temps de nommer un expert pour analyser les mesures sociales d'accompagnement des salariés.

jeudi 10 mars 2011

isif blog référencé





le site collectif contre les patrons voyous nous a référencé sur leur site. Un site a voir , ca fait peur.


collectif contre les patrons voyous le site



Article paru dans "la voix du nord" de Boulogne sur mer.

Merci à Ludovic B.

Divergences autour du rapport de l'expert chez Porcher | L'Union

À l'issue de la réunion du comité central d'entreprise de Porcher (Ideal Standard International) hier à Dole (Jura), direction et syndicats n'étaient pas sur la même longueur d'ondes.
Par voie de communiqué de presse, envoyé en fin d'après-midi à 17 h 30, la direction déclare : « Le rapport confirme les difficultés économiques 'difficilement contestables'du marché de la céramique en Europe et celles de l'activité céramique d'Ideal Standard International. Il constate que les usines françaises de Dole et de Revin sont 'pénalisées par leur taille et leur process'. Ainsi, l'analyse ne conteste pas la nécessité du projet de réorganisation pour sauvegarder la compétitivité de l'activité céramique en Europe. » Stupeur du côté de Marie-Claude Moriau, responsable du comité d'entreprise (Force Ouvrière) : « Les discussions ne sont pas closes. Le livre n'est pas refermé. Je trouve que la direction va un peu vite en besogne en disant que c'est terminé », a-t-elle réagi, laconiquement. Elle demeure dans l'attente d'une autre date pour poursuivre les discussions.
Lesquelles porteront aussi sur l'hypothèse de regroupement des deux usines de Dole et de Revin sur un même site.
Par ailleurs, demain, les négociations portant sur les mesures sociales des salariés doivent débuter à Dole.
Arlyne JEANNOT


23 octobre 2008 : la direction de Molex annonce au comité d'entreprise la fermeture du site de connectique automobile de Villemur-sur-Tarn, malgré 1,2 million d'euros de bénéfices et trois mois après lui avoir décerné un prix d'honneur pour ses performances. Aussitôt, les 283 salariés du site décident de lutter pour préserver leur emploi et dénoncent des "licenciements boursiers". Refusant la grève, ils se postent jour et nuit devant cette usine qui les a vus naître afin de protéger leur outil de travail et en appellent à la justice pour défendre leurs droits. Un combat aux résonnances nationales contre "des patrons voyous" qui suscite alors l'intérêt des médias et que le gouvernement reconnaît comme légitime...


Les Molex, des gens debout , le film

mardi 8 mars 2011

Slogan pour la symbolique du cimetière de nos 163 emplois perdus

Nous recherchons un slogan en rapport avec la symbolique du cimetière de nos 163 emplois perdus. Ce slogan sera transposé sur une banderole de 20 m et affichée au pied du cimetière. Vous pouvez laisser votre slogan en commentaire, il sera ensuite soumis à un vote en ligne à partir du 10/03 20h00. Merci de votre participation.

lundi 7 mars 2011

Offres d'emploi

Retrouvez toutes les offres du bassin Dolois avec Wanajob dans l'onglet "Bons plans"

dimanche 6 mars 2011

Avant une semaine qui s'annonce capitale dans les négociations avec Ideal Standard Les « Porcher » ne lâchent rien | L'Union

«Au secours, on nous assassine ! » titre le tract distribué par les salariés d'Ideal Standard, hier, entre 11 heures et 14 heures. L'appel est on ne peut plus clair.
« Contre la fermeture de Porcher » affichait la pancarte du plus jeune manifestant, Théo, 9 ans, fils d'un des ouvriers revinois.
Et que ce soit en bas de la côte des Mazures ou sur le pont de Fumay, beaucoup d'automobilistes ont manifesté leur solidarité avec le mouvement.
« C'est normal. Pour Revin, ce serait vraiment catastrophique de perdre 148 personnes et leurs familles », confie une conductrice, acceptant, avec le sourire, l'affichette de l'intersyndicale.
« Cela nous permet de continuer à faire parler de notre combat et d'Ideal Standard », précise James Thierry, représentant de l'intersyndicale.
Cette action pour « la sauvegarde de l'emploi » sera renouvelée tous les quinze jours, sur Revin ou ailleurs dans les Ardennes.
Entre-temps, le bras de fer entre syndicats et direction continue.
La direction veut changer les horaires
Cette semaine s'annonce, en effet, chargée pour les représentants du personnel. De lundi après-midi jusqu'à vendredi, ils seront à Dole (Jura) pour discuter et retravailler le livre II, qui traite de la partie économique. Le rapport de l'expert, qui se prononcera sur la viabilité ou non du site, devrait d'ailleurs être rendu dans les prochains jours.
Ils rentreront ensuite, en principe, dans le vif du sujet. Le livre I comprenant toute la partie sociale, notamment, le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera à nouveau à l'ordre du jour le vendredi 11 mars.
« Nous estimons aujourd'hui que les propositions de la direction dans le cadre du PSE ne sont pas exceptionnelles. Nous allons donc travailler pour qu'elles le soient », précise James Thierry.
Et l'intersyndicale aura aussi fort à faire le lundi 14 mars, où se tiendront, à Revin, trois réunions extraordinaires.
Deux pour parler des livres I et II et la troisième suite à la demande de la direction de changements d'horaires. Sur ce dernier point, l'intersyndicale annonce d'ores-et-déjà qu'elle sera, là aussi, extrêmement vigilante.
« Nous savons le nombre de pièces que nous devons sortir. Nous serons fermes et très vigilants si la direction veut nous faire faire les deux huit pour une question de surproduction et stocker des éviers en vue de la fermeture du site de Revin », souligne James Thierry.
Le combat des salariés revinois et rolois est donc encore loin d'être terminé. À suivre…

C.S.

Dole | Dole : les ouvriers d’Ideal-Standard ont enterré à leur façon leurs emplois perdus - Le Progrès

Des salariés de l’usine de sanitaires doloise, promise à la fermeture, ont dressé hier matin un cimetière des emplois brutalement enterrés par la direction du groupe à Dole et à Revin, soit cent soixante-trois tombes symbolisées par des cuvettes de WC impropres à la vente.
Des croix en bois ont ensuite été dressées sur chacune des cuvettes. L’installation, mise en place dans l’enceinte de l’usine, est visible du rond-point.
De nombreux automobilistes de passage samedi matin klaxonnaient pour exprimer leur solidarité avec les salariés de l’usine.
Le 24 février, les salariés avaient déjà érigé une statue avec des lavabos au rond-point.
Cette fois, le message en dit long sur le ressenti des salariés sacrifiés.