mercredi 18 janvier 2012

Que sont devenus les ex-Porcher ?

REVIN (Ardennes) L'annonce de la fermeture de Porcher (propriété du groupe Ideal Standard), le 12 janvier 2011, a fait l'effet d'un coup de massue dans la cité industrielle de Revin. Un an après, que sont devenus les 143 salariés de l'historique usine revinoise ? Le cabinet Altedia, chargé d'accompagner les ex-Porcher, répond que déjà 50 % d'entre eux ont « trouvé une solution ».
C'est difficile, mais les gens s'accrochent

D'abord, il convient de préciser que la fermeture effective de l'usine d'équipements sanitaires en céramique n'a eu lieu que le 22 avril 2011. La première vague de notifications de licenciement n'est arrivée qu'au mois de juin. Elle a concerné 112 personnes. Les autres lettres sont arrivées les mois suivants. En fait, le site compte encore neuf salariés, dédiés par exemple à la maintenance du site, et même, pour l'un, à l'accompagnement du personnel.
Aujourd'hui, aucun ex-Porcher ne pointe à Pôle Emploi. Pour l'instant, ils sont engagés dans un « congé de reclassement ». Ce dispositif est imposé aux entreprises de plus de 1 000 salariés qui licencient pour des raisons économiques. La durée de ce congé est comprise entre 9 et 14 mois suivant l'âge du salarié qui perçoit environ les trois quarts de son ancien salaire brut. Quatre salariés n'ont pas adhéré au congé de reclassement pour des questions de santé ou en raison de choix personnel. Cinq sont ou vont bientôt partir à la retraite.
Sept mois après la fermeture de l'usine, 30 personnes ont retrouvé un travail : 14 en contrat à durée indéterminée et 16 en contrat à durée déterminée de plus de six mois avec un CDI en ligne de mire. Parmi les 30 chanceux, 11 sont allés travailler à plus de cinquante kilomètres de Revin. Ils ont trouvé du travail à Lyon, Laon, Angoulême ou encore Maubeuge. Certains ont retrouvé un travail dans le même domaine : la céramique. Donc, 19 ex-Porcher ont donc été recasés non loin de Revin. Léocadie Fardel, responsable de la région Champagne-Ardenne d'Altedia, explique la démarche de son cabinet. « Nous prospectons les entreprises du bassin et lorsque nous détectons des potentiels de recrutement, nous sollicitons les responsables RH pour échanger avec eux et leur présenter les profils que nous accompagnons ». Altedia a mis cinq équivalents temps-plein sur le dossier à Revin, soit environ un accompagnateur pour 25 salariés. Pôle Emploi est hélas très loin de ce ratio.

Par ailleurs 23 personnes sont engagées dans des formations de reconversion. Elles sont validées en amont par Altedia en fonction des potentiels de recrutement. Les candidats peuvent effectuer des stages préalables et participent à des « enquêtes métier » pour se faire une idée précise de la voie qu'ils choisissent. Certains optent pour des métiers qualifiants dans l'industrie. D'autres changent de cap pour devenir chauffeur de camion et de bus ou se lancent dans des métiers sociaux tels que le service à la personne. L'un des anciens salariés a décidé de créer un commerce.
Effectivement, près de la moitié des ex-Porcher ont donc trouvé une voie. Quid des autres ? Certains sont encore en train de chercher une formation, d'autres travaillent à la création de leur entreprise. James Thiery, l'ex-Porcher chargé de l'accompagnement de ses collègues, témoigne de la difficulté, notamment psychologique, d'affronter ce plan social dans une ville qui en a connu d'autres et qui redoute l'avenir. « Les gens se sentent capables de travailler, mais ils n'arrivent pas à trouver d'emploi. Ils se posent plein de questions mais il n'y a pas de réponses. Ils sont de plus en plus moroses ». Léocadie Fardel relativise cet état d'esprit. « C'est difficile, c'est vrai, mais l'on sent que les gens s'accrochent, qu'ils ont envie ». Mme Fardel se félicite de disposer d'importants moyens, notamment en termes de formation. Le tout est financé par le groupe Ideal Standard qui, paradoxe jugeront certains, se retrouve à investir fortement pour la fermeture de son usine ardennaise.
 
Julien Bouillé

samedi 14 janvier 2012

De qui se moque t'on ? regardez qui faisait partie des trois tables rondes (à la la fin de l'article...en fluo) après avoir licencié 311 personnes en france en 2011 !!!!

François Bayrou veut une France "productrice" à l’horizon 2020

Le 14 janvier 2012 par Patrick Déniel
François Bayrou
© D.R. - Modem
Avec la perte du triple A de la France, la campagne présidentielle est entrée dans une nouvelle phase, et le ton de la classe politique a changé. François Bayrou, candidat du centre, n'a pas manqué ce samedi 14 janvier de revenir sur cette sanction et de préciser son agenda pour un redressement économique.
"Il a été révélé hier soir aux yeux des Français que la situation de notre pays était plus grave que les gouvernements successifs ne l'avaient dit depuis longtemps. Cette nouvelle va obliger tout le monde à regarder la réalité en face et va obliger certains à sortir des chimères" : ainsi parlait François Bayrou ce matin, en préambule de la première édition d'une série de quatre forums avec des personnalités de la vie civile, à la Maison de la Chimie, à Paris.
Les quatre rencontres ont pour but de déboucher sur un agenda 2012-2020 baptisé "Gouverner, c'est prévoir". Cet agenda devrait regrouper les propositions du candidat centriste, qui a repris à l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder cette idée d'échéancier à long terme. Le programme se déclinerait ainsi en lois cadre dès le début de la législation, et notamment sur l'industrie.
Lors du forum d'aujourd'hui, trois tables rondes se sont déroulées simultanément, sur des thèmes de campagne chers au candidat du Modem : "Produire en France", "Equilibre et croissance" et "Produire durablement".
En clôture de la manifestation, François Bayrou a affiché un discours très volontariste sur l'industrie : "Retrouver la production, il n'existe aucun autre moyen de rétablir la situation de la France ! Il n'y a pas d'emploi sans production, il n'y a pas d'intégration des jeunes dans la vie active sans production, il n'y a pas de pouvoir d'achat sans production, il n'y a pas de finances publiques en équilibre sans retour de la production" estime le candidat centriste, qui veut construire d'ici 2020 une "France productrice".
Le fondateur du Modem fustige par ailleurs l'abandon de la politique industrielle dans les années 80 et 90, "résultat : les pays à stratégie comme l'Allemagne, avec la détermination de défendre la place de leurs productions et de vrais liens entre entreprises et banques, ont sauvé d'abord et porté ensuite leur appareil de production au plus haut niveau mondial". "Nous, nous n'avons plus accordé d'intérêt à l'appareil de production", remarque François Bayrou qui veut faire du retour à la production la "mère de toutes le batailles"...
Le candidat centriste, qui défend l'idée d'un "état-statège" en matière industrielle, propose qu'une loi-cadre soit adoptée en France à la rentrée parlementaire qui portera sur le "réarmement productif" du pays. Il souhaite également la mise en place d'un Commissariat aux Stratégies, à l'image de l'ancien Commissariat au Plan.
François Bayrou défend aussi l'idée d'une politique à l'échelle européenne : "Il est temps que la politique économique de l'Europe, qui se limite à une politique de la concurrence, devienne aussi une politique industrielle". Ainsi, s'il est élu, François Bayrou proposera à ses partenaires européens un plan de reconquête des marchés dont l'Europe est absente, en particulier dans les secteurs de haute technologie.
En matière sociale, le candidat veut ouvrir un travail approfondi sur l'évolution de la démocratie sociale en France. "Bien des sujets devront être mis sur la table : les taux de syndicalisation, la gouvernance de l'entreprise, et aussi le financement des syndicats comme des organisations patronales", avertit François Bayrou.
L'industrie bien représentée
De nombreux industriels avaient fait le déplacement pour cette matinée de débats autour de ces trois tables rondes : Francis Mer, vice-président de Safran, Eric d’Arcimoles, ancien Pdg de Turbomeca et aujourd’hui conseiller auprès du patron de Safran ; Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric ; Bruno Erhard, en charge des relations extérieures du laboratoire pharmaceutique Merck ; Caroline Grégoire Sainte Marie, Pdg de Frans Bonhomme ; Marc Lassus, créateur de Gemplus ; Jacques Marie, le patron de Bleu Forêt ; Paul Rivier, l’ancien patron de Tefal, de Calor et de Seb ; Michel de Rosen, le directeur général d’Eutelsat ; Jacques Dubearn, dirigeant d’Ideal Standard, spécialiste de l’univers de la salle de bain.

Etaient également présents plusieurs patrons de PME à l’image de Freddy Decima, dont la société éponyme fabrique des écrans pour la SNCF ou la RATP, de Serge Carpentier, patron de Mecalynox, spécialiste de la chaudronnerie, ou encore Jean-Marc Devise, d’Arras Maxei, produisant des biens d’équipement pour les industries électriques ou encore Alain Fischer, patron d’une société alsacienne qui fabrique des boîtes aux lettres…