lundi 26 mars 2012

Seize ex-salariés d'Ideal Standard se sont inscrits à Pôle Emploi vendredi Scandalisés face au mépris de la direction | L'Union

Bertrand suit actuellement une formation de conducteur de bus et espère, pour lui comme pour ses camarades d'Ideal Standard, retrouver du travail dans le secteur.
Pour seize des licenciés d'Ideal Standard, il n'y a pas eu prolongation des 3 mois de congé de reclassement. Pourquoi ? Ils n'ont toujours aucune réponse. En attendant, ils ont tous été s'inscrire vendredi à Pôle Emploi.

LES visages sont fermés. Non pas résignés, plutôt désabusés, animés d'une colère sourde. Des ex-salariés d'Ideal Standard sortent de l'agence revinoise de Pôle Emploi. Ils viennent tout juste de s'inscrire. « Faut faire avec », commentait une licenciée, ayant travaillé dix ans pour Ideal Standard.
Ils sont quinze, qui, comme elle, ont reçu leur dossier à la mi-mars, signifiant la non-prolongation de leur congé de reclassement facultatif de trois mois (voir nos éditions du 10 et 16 mars).
Et cette même question qui revient : pourquoi ? Pourquoi n'ont-ils pas été prolongés ? Pourquoi n'ont-ils reçu aucun courrier de la direction d'Ideal Standard leur expliquant ce changement de situation ?
Comme si cela ne suffisait pas d'avoir vécu, comme un rouleau compresseur, la fermeture de leur usine l'année dernière. Tous expriment ce même sentiment d'incompréhension : et l'humain dans tout ça ? Hein ?
« C'est énervant. La direction aurait pu avoir le courage, l'humanité de nous le dire au lieu de recevoir de but en blanc notre dossier Pôle Emploi. La. moindre des politesses dans ce cas, c'est d'assumer », confiait une licenciée, ayant travaillé dix ans pour Ideal Standard.
Pour un autre, employé depuis seize ans chez Ideal Standard, la rage s'exprime contre des promesses non tenues par la direction : « Lors de la fermeture, on nous avait dit qu'on nous proposerait des offres en CDI. On n'en a jamais vu la couleur. On n'a pas encore reçu le solde de tout compte. Depuis neuf mois, tout est dans le vague ».

Remontés à bloc
« Au bout de neuf mois, nous voilà arrivés à Pôle Emploi. Maintenant, la meilleure chose à souhaiter, c'est que nous retrouvions un travail. Car des emplois dans le coin, ça va être difficile d'en trouver, va falloir faire des kilomètres », se préoccupe Bertrand, salarié d'Ideal Standard pendant 13 ans, actuellement en formation pour conduire des bus.
Face au mépris révoltant de la direction, les délégués sont rapidement montés au créneau, pour dénoncer d'une part la brutalité de cette décision sans sommation mais également la manière dont la liste des seize concernés a été établie.
« Certains ont reçu un dossier de Pôle Emploi chez eux sans savoir s'ils étaient ou non reconduits. Ces courriers sont en date du 7 et 8 mars alors que leur suivi dans le cadre du congé de reclassement allait jusqu'au 15. Ce qui signifie que les notifications de la part de la direction ont été faites bien avant. J'estime dans ce cas, que la direction aurait dû aussi être capable de faire le solde de tout compte, ce qui n'est toujours pas le cas pour certains. Ils sont soi-disant déjà faits et ne resteraient qu'à les entériner pour être versés pour la fin du mois. Mais j'estime que c'est se foutre de la gueule du monde », s'indigne James Thiery.
Des délégués remontés à bloc, qui ne comptent pas en rester là. Bien sûr, ils ont écrit à la direction. Ils ont également pris rendez-vous le 27 mars avec des responsables de l'inspection du travail et de la Direccte (*) pour leur demander d'intervenir auprès de la direction. « Nous voulons que la situation soit éclaircie vu que M. Janson a pris la décision, seul. Nous voulons des explications », indique James Thiery.
Nous avons essayé de joindre une représentante du cabinet Altedia ainsi que la direction d'Ideal Standard, sans succès.
Céline SOUHAMI
(*) Direction Régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi

Un suivi personnalisé | L'Union

Le congé de reclassement dure neuf mois pour les moins de 50 ans, 12 mois pour les plus de 50 ans et 14 mois pour les 54-55 ans. À terme, s'ils n'ont pas retrouvé de travail, leur dossier est transféré à Pôle Emploi. Ce qui ne signifie pas que leur suivi personnalisé avec le cabinet Altedia s'arrête. Il est prévu pour une durée de 18 mois et donc prendra fin à la mi-octobre 2012. Les seize licenciés d'Ideal Standard continueront donc de bénéficier de ce suivi en même temps que des dispositifs de Pôle Emploi.
Pôle Emploi, qui d'ailleurs s'est préparé à accueillir cette première vague des ex-Porcher, comme l'explique Patrick Léon, directeur du Pôle Emploi à Revin : « J'avais participé à une réunion de la commission de suivi le 23 février avec Altedia pour anticiper les choses. Durant toute la matinée, quatre conseillers ont été affectés à l'accueil des Porcher. Nous faisons en sorte de simplifier les démarches d'inscriptions pour ne pas en rajouter aux tracasseries administratives auxquelles ils doivent faire face. Nous avons initialisé les dossiers d'indemnisations bien que n'ayant pas encore les attestations de l'employeur. C'est exceptionnel. Nous avons eu l'engagement d'Altedia et d'Ideal Standard de nous les communiquer pour le 29 mars. Les seize nouveaux inscrits sont invités à revenir à Pôle Emploi le 2 avril où leur seront présentés les ateliers d'aide à la recherche d'emploi, l'actualisation et l'accompagnement. Il leur sera aussi désigné un conseiller référent pour les suivre dans leurs démarches ».

Dix-sept anciens Porcher à Pôle emploi | L'Union


Marie-Claude Moriau, ancienne responsable du CE, et James Thiry sont révoltés.
Premier jour de chômage aujourd'hui pour dix-sept anciens Porcher et, pour certains, trois mois sans le sou, la direction d'Idéal Standard n'ayant pas prolongé les congés de reclassement.

«J'ai été radiée parce que je n'ai pas accepté deux offres d'emploi au Maroc et en Bulgarie », se désole une ancienne émailleuse de 48 ans de la défunte usine Porcher (Idéal Standard International).
Son congé de reclassement a pris fin, hier, jeudi 15 mars et, à compter d'aujourd'hui, la mère de famille est au chômage.
Jusqu'alors, elle touchait 75 % de son salaire.
A partir d'aujourd'hui, une fois le solde de tout compte et divers congés versés, elle ne touchera plus rien. Ce régime sec durera trois mois, délai de carence oblige.
Comme elle, ils sont dix-sept ex-Porcher à avoir reçu leur dernier salaire hier.
Leur congé de reclassement n'a en effet pas non plus pas été renouvelé (voir notre édition du samedi 10 mars).
Une situation que syndicalistes et nouveaux chômeurs jugent injuste et révoltante dans de nombreux cas.
Parmi ces nouveaux sans emploi, la totalité des femmes de la défunte usine.
Une situation que James Thiry et Marie Claude Moriau, les deux représentants syndicaux, estiment insoutenable.
« Je n'ai reçu aucune proposition d'emploi du cabinet de reclassement Altédia », indique Nathalie Leclet, 42 ans, mère de deux enfants.
« Tous les matins, je fais des recherches par moi-même par internet, à Pôle Emploi. J'ai fait des lettres spontanées. Je n'ai rien trouvé du tout », témoigne-t-elle.
« J'ai très mal vécu le fait que la direction n'ait pas prolongé mon congé de reclassement. J'estime avoir fait toutes les démarches », ajoute-t-elle.

Anomalies

« Il n'y a qu'une seule fois où j'ai refusé un emploi. On me proposait un salaire au SMIC pour faire le travail de deux personnes. Je sais bien que c'est la crise, mais il ne faut pas prendre des gens pour des gogos », témoigne cette ancienne employée du site.
Devant ces anomalies, regrettant le fait que les anciens employés n'aient reçu aucune lettre de la direction les informant de la fin de leurs congés de reclassement, mais, en lieu et place, directement le dossier de déclaration chômage de Pôle Emploi, les syndicalistes ont contacté leur avocat.
Ce manquement au PSE sera ajouté à l'épais dossier de litige constitué par les ex-Porcher contre leur ancien employeur Idéal Standard International.
Par ailleurs, les syndicalistes se réunissent aujourd'hui pour écrire une lettre à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, ainsi qu'à l'inspection du travail pour les informer du non-respect du plan de sauvegarde de l'emploi.
A.J.
Nous avons contacté à plusieurs reprises M. Jansson, directeur des deux sites de Revin et Dole ainsi que le cabinet Altédia mais sans succès.

Dix-sept anciens Porcher pointent à Pôle emploi | L'Union


REVIN (Ardennes). La fin du congé de reclassement des ex-Porcher se termine dans la pagaille et les larmes. En plus, le syndicat conteste la liste des recalés. LE congé de reclassement des anciens Porcher prennent fin dans cinq jours, le jeudi 15 mars, dans la pagaille.
Dix-sept personnes n'ont pas trouvé d'emploi et ont terminé leur formation.
Les principaux concernés n'ont pas encore reçu de lettre officielle de fin de congé de reclassement.
Les seuls qui sont renseignés sont ceux qui se sont rendus à la cellule de reclassement, voir James Thiry, le représentant syndical - qui lui possède une liste - en début de semaine.
Et souvent, les licenciés en sortent déçus sinon révoltés. « Ils ne m'ont jamais fait de proposition de travail. Et j'apprends que mon congé de reclassement ne sera pas renouvelé », témoigne M. Zeghdane, 40 ans, père de trois enfants, âgés de 2 ans et demi à 7 ans, employé à Porcher pendant 15 ans.
L'homme a bien suivi une formation de conducteur de bus à Saint-Quentin qui a pris fin le 24 février mais n'a pas reçu d'offre d'emploi de la part de la cellule Altédia « La direction d'Idéal Standard ne respecte pas le protocole d'accord, ce n'est pas normal », regrette l'homme. Résultat : à la fin de son congé de reclassement, il pointera à Pôle emploi et ne touchera « pas un rond » durant trois mois.
Face à cette situation chaotique, les nerfs de James Thiry, représentant du personnel porcher au sein de la cellule sont en boule.
« M. Jansson, directeur des ressources humaines d'Idéal Standard estime qu'il n'a pas le temps de venir à Revin pour voir les dossiers sensibles comme je le lui ai demandé la semaine dernière. Et j'estime que c'est se foutre du monde », s'étrangle M. Thiry.
Car pour le syndicaliste, rien ne va.

Aucune femme reclassée

Il n'est pas d'accord avec la liste des recalés reçue par mail il y a trois jours.
« Dans le plan de sauvegarde de l'entreprise (PSE), il était prévu que l'on pouvait discuter sur chaque dossier et ce n'est pas le cas », regrette le syndicaliste.
De plus, ils considèrent que des personnes sont radiées alors qu'elles n'ont pas reçu deux offres valables d'emploi.
« Aujourd'hui, on renouvelle qui on veut, quand on veut », estime M. Thiry.
Ceux dont le congé de reclassement ne sera pas renouvelé recevront leurs soldes de tout compte et le paiement de leurs congés, et doivent ensuite se diriger vers la case Pôle emploi.
Toutes les anciennes femmes de la multinationale de produits sanitaires sont dans ce cas de figure.
A Porcher, elles occupaient un poste bien spécifique et ont du mal à répondre aux exigences de polyvalence du marché du travail actuel, tout comme Benoît qui « préparait de la terre pour les moules ».
Benoît, 13 ans d'ancienneté à Porcher, n'a pas non plus été reclassé.
Il est lui aussi dans le flou. En attendant, il enchaîne des formations incohérentes.
Après avoir fait une formation de français et de communication, il s'apprête en effet à suivre une autre de maçonnerie.

Arlyne JEANNOT