mercredi 20 avril 2011

Ideal Standard / Ultime manif vendredi | L'Union

REVIN (Ardennes). L'ancienne usine Porcher, aujourd'hui Ideal Standard, connaît ses toutes dernières heures. L'enterrement aura lieu vendredi matin. L'intersyndicale lance un dernier appel à la mobilisation des Revinois.
«CE cercueil, c'est le symbole de nos années de travail. Il contient notre histoire. Nous le brûlerons le jour où nous fermerons définitivement nos grilles. Et j'espère que de ces cendres, la flamme de notre lutte pour l'emploi ne s'éteindra jamais », déclarait Marie-Claude Moriau, représentante de l'intersyndicale lors de l'opération « Revin ville morte », qui avait suivi l'annonce du projet de fermeture des sites Ideal Standard de Revin et de Dole (voir nos éditions du 29 janvier).
Et ce malheureux jour, c'est vendredi. À l'instar de la première mobilisation, ce sera à nouveau une journée tout en symboles pour la mort d'une usine symbole, d'un patrimoine industriel, mais aussi historique. Vendredi, Revin dira adieu à « Porcher ».

« Le cœur n'y est plus »


L'enterrement est prévu pour 10 h 30 devant les portes de l'usine d'Ideal Standard. Comme annoncé, le cercueil sera brûlé, les 148 croix représentant tous les services de l'entreprise seront également mises au bûcher, tout comme le pendu incarnant l'emploi assassiné.
« À toutes celles et ceux qui nous ont soutenus lors de notre première manifestation, nous donnons rendez-vous vendredi matin, pour se joindre à nous », fait savoir Marie-Claude Moriau.
Un dernier appel pour un dernier jour ensemble. Car ce sera bien la dernière fois que tous les ouvriers se retrouveront dans leur usine. Après… Après, c'est un deuil long et difficile qui les attend. C'est pourquoi, au terme de cette ultime action, ils resteront un moment entre eux pour se dire au revoir.
En attendant, à trois jours de la fermeture, les ouvriers vivent ces dernières heures avec une certaine et naturelle appréhension. « Ils voient arriver l'échéance. Alors forcément, le cœur n'y est plus », confie Marie-Claude Moriau.

Céline SOUHAMI

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