Marie-Claude Moriau, ancienne responsable du CE, et James Thiry sont révoltés. |
Premier jour de chômage aujourd'hui pour dix-sept anciens Porcher
et, pour certains, trois mois sans le sou, la direction d'Idéal
Standard n'ayant pas prolongé les congés de reclassement.
«J'ai été radiée parce que je n'ai pas accepté deux offres
d'emploi au Maroc et en Bulgarie », se désole une ancienne émailleuse de
48 ans de la défunte usine Porcher (Idéal Standard International).
Son congé de reclassement a pris fin, hier, jeudi 15 mars et, à compter d'aujourd'hui, la mère de famille est au chômage.
Jusqu'alors, elle touchait 75 % de son salaire.
A partir d'aujourd'hui, une fois le solde de tout compte et divers
congés versés, elle ne touchera plus rien. Ce régime sec durera trois
mois, délai de carence oblige.
Comme elle, ils sont dix-sept ex-Porcher à avoir reçu leur dernier salaire hier.
Leur congé de reclassement n'a en effet pas non plus pas été renouvelé (voir notre édition du samedi 10 mars).
Une situation que syndicalistes et nouveaux chômeurs jugent injuste et révoltante dans de nombreux cas.
Parmi ces nouveaux sans emploi, la totalité des femmes de la défunte usine.
Une situation que James Thiry et Marie Claude Moriau, les deux représentants syndicaux, estiment insoutenable.
« Je n'ai reçu aucune proposition d'emploi du cabinet de reclassement
Altédia », indique Nathalie Leclet, 42 ans, mère de deux enfants.
« Tous les matins, je fais des recherches par moi-même par internet, à
Pôle Emploi. J'ai fait des lettres spontanées. Je n'ai rien trouvé du
tout », témoigne-t-elle.
« J'ai très mal vécu le fait que la direction n'ait pas prolongé mon
congé de reclassement. J'estime avoir fait toutes les démarches »,
ajoute-t-elle.
Anomalies
« Il n'y a qu'une seule fois où j'ai refusé un emploi. On me proposait
un salaire au SMIC pour faire le travail de deux personnes. Je sais bien
que c'est la crise, mais il ne faut pas prendre des gens pour des gogos
», témoigne cette ancienne employée du site.
Devant ces anomalies, regrettant le fait que les anciens employés
n'aient reçu aucune lettre de la direction les informant de la fin de
leurs congés de reclassement, mais, en lieu et place, directement le
dossier de déclaration chômage de Pôle Emploi, les syndicalistes ont
contacté leur avocat.
Ce manquement au PSE sera ajouté à l'épais dossier de litige constitué
par les ex-Porcher contre leur ancien employeur Idéal Standard
International.
Par ailleurs, les syndicalistes se réunissent aujourd'hui pour écrire
une lettre à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence,
de la consommation, du travail et de l'emploi, ainsi qu'à l'inspection
du travail pour les informer du non-respect du plan de sauvegarde de
l'emploi.
A.J.
Nous avons contacté à plusieurs reprises M. Jansson, directeur des deux
sites de Revin et Dole ainsi que le cabinet Altédia mais sans succès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire