mardi 11 juin 2013

Ideal Standard : d'anciens salariés montent au créneau

REVIN (Ardennes). L'association Au temps des Porcher, regroupant d'anciens salariés d'Ideal Standard, tient à apporter des précisions sur la dépollution du site et la revitalisation du bassin d'emploi.



Jusqu'ici, elle était restée fort discrète… L'actualité des dernières semaines, concernant la dépollution du site Ideal Standard et la revitalisation du bassin d'emploi l'auront fait sortir de sa réserve.

Créée au lendemain de la fermeture d'Ideal Standard, en juillet 2011, l'association Au temps des Porcher, présidée par Marie-Claude Moriau (*), est en colère et le fait savoir via un très long communiqué.

Tout d'abord, l'association veut rappeler que le dossier amiante a été « monté jusqu'au bout par le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), en imposant les analyses nécessaires » et poursuit : « C'est lui qui a mis Ideal Standard devant ses responsabilités et ainsi la réglementation a été respectée ! De ce fait, des travaux que nous espérons réglementaires suite à des préconisations qui ont été émises par le cabinet Technologia diligenté par le CHSCT, sont en cours ».

L'association précise à nouveau que l'entreprise Ferrari a été mandatée par la direction pour effectuer le désamiantage. Elle évoque ensuite les six salariés « touchés par l'amiante et reconnus par la CPAM » et s'inquiète : « Dans les années à venir, la liste risque malheureusement de s'allonger ».

En écho aux propos d'élus, Au temps des Porcher regrette également « le coût pharaonique de la démolition et du désamiantage, qui aurait dû servir aux investissements, afin de pérenniser notre site et continuer à faire vivre au minimum 158 familles ».

« Les familles sont éclatées »

Sur les raisons de l'absence des anciens salariés lors de la première étape de la démolition de la tour Porcher, l'association explique : « Les Porcher ne sont pas venus assister au triste spectacle de la démolition de leur usine. Ils n'y étaient pas invités ! Et quand bien même, aucun de nous n'y serait allé. Tous les jours, nous assistons le cœur serré à la disparition de notre outil de travail ».

L'association, se dit par ailleurs « sidérée qu'un vin d'honneur avec petits fours ait été organisé avec les officiels présents ». Pour elle, il s'agit d'« une nouvelle façon de clouer définitivement le couvercle du cercueil de nos emplois ».

Elle s'indigne, dans la foulée, de voir « leur ex-PDG endosser le costume du bienfaiteur, qui entraîne dans son sillage le cortège des officiels à sa suite. Alors que, le seul costume qui lui convienne, dans pareille circonstance, est celui du fossoyeur ».

Enfin, l'association vient apporter des précisions quant à la revitalisation du bassin d'emploi et à l'enveloppe dévolue à cet effet, comme le prévoit la loi : « Dans notre cas, 20 % de cette somme rémunère le cabinet de reclassement. À ce sujet, une trentaine de salariés Porcher ont retrouvé un emploi stable, dont une partie en dehors du département. Les familles sont éclatées. Le personnel sorti du congé de reclassement avec des CDD de six mois et plus, est inscrit aujourd'hui à Pôle Emploi. Il n'y a vraiment pas lieu de se réjouir… »

C'est pourquoi, elle lance cet appel : « Ne croyez-vous pas qu'il est grand temps de faire de l'emploi dans nos Ardennes notre priorité ? »

Enfin, elle termine avec les 20 000 m2 disponibles après réhabilitation du site et qui pourraient être cédés pour l'euro symbolique à la mairie de Revin : « Et pour en faire quoi ? Quand on sait qu'à Revin, les sites aujourd'hui disparus (friche Lebeau, Secomam,…) n'ont jamais été réutilisés. Un peu de modestie… et de respect pour tous les salariés licenciés ! »



(*) Le bureau de l'association est composé de : Marie-Claude Moriau, présidente ; Olivier Herbillon, trésorier ; Yves Bohemitz, secrétaire.

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